Il y avait longtemps que la société de foires de Nuremberg, Nürnberg Messe (NM), ne s’était adressée aux médias français. Mais le choix récent de la société Otsa comme représentant à Paris était l’occasion de lancer une offensive en matière de promotion de ses salons. Une conférence de presse était ainsi organisée, le 31 janvier à Paris, par Sibylle Courtois, directrice générale d’Otsa, en présence notamment du directeur général de NM, Peter Ottmann.
Dans l’univers des évènements professionnels, Nuremberg – cité de 3,5 millions d’habitants, siège d’Adidas, de Puma, Siemens et Novartis, au nord de la Bavière – est surtout connue en France pour son grand salon leader mondial du jouet et des jeux*, Spielwarenmesse.
L’autre grand salon, bien connu en France est Biofach, dans le bio. A noter que si ce dernier appartient à NM, ce n’est pas le cas de Spielwarenmesse, propriété de la société éponyme, qui utilise les infrastructures du parc d’expositions de Nuremberg.
Business France, partenaire naturel d’Otsa
S’agissant des autres salons, la moisson d’exposants et de visiteurs en France est moindre. Interrogé par Le Moci sur les salons visés, Peter Ottmann a estimé qu’il y avait « du potentiel » pour tous. Otsa devra donc faire la preuve de son savoir-faire. Pour réussir, la société basée à Paris compte s’appuyer sur différents partenaires, comme Business France, tout en délivrant conseils à l’export et informations à ses clients sur les marchés mondiaux.
Plusieurs experts de l’agence publique d’accompagnement des entreprises à l’international assistaient, d’ailleurs, à la conférence de presse du 31 janvier. Ainsi, Adrien Calatayud, spécialiste de l’emballage chez Business France, se montrait intéressé par le salon FachPack. Mais il s’agit déjà d’un rendez-vous auquel participe régulièrement une vingtaine d’entreprises françaises en direct. Chez Otsa, on lui affirmait, cependant, que certaines PME françaises seraient prêtes à exposer sur un pavillon France.
Le fait que le stand moyen occupé soit relativement important, soit 40 mètres carrés (m2), s’explique par la présence de grandes sociétés louant de très grandes surfaces. Reste que dans un salon où il est nécessaire de montrer des produits, aller au-dessous de 20 m2 semble difficile, ce qui a un coût pour une petite entreprise. Sans compter qu’il faut un minimum de dix sociétés environ pour que Business France puisse constituer un Pavillon France. A suivre donc.
La France premier pavillon étranger à Biofach
Pour toute une série de salons, la participation française (**) est plus ou moins égale à celle de FachPack, à l’instar de Vivaness (cosmétiques naturels), European Coatings Show (revêtements), Chillventa (réfrigération air conditionné, pompes à chaleur), Embedded World (systèmes embarqués) et GaLaBau (espaces verts). La barre des 50 exposants français n’est franchie que pour IWA OutdoorClassics (tir, chasse, armes à feu et accessoires), avec une participation élevée des fabricants de couteaux, notamment de la région de Thiers, et Interzoo (animalerie). Quant à Spielwarenmesse (jouet) et Biofach (bio), respectivement 170 et 140 sociétés tricolores y exposent en général.
Pour Biofach, Business France monte depuis plusieurs années un pavillon France. Ils seront ainsi 122 sur une superficie de 1 355 m2. « Ce sera un record et la section collective étrangère la plus importante », confiait au Moci Patricia Tranvouez, la responsable du pavillon France. Pour autant, « malgré un gain de 100 m2, nous manquons de place, se plaignait-elle auprès de Peter Ottmann. Nous avons au moins 15 entreprises sur la liste d’attente, deux nouvelles régions qui voudraient participer et cette année nous aurons encore une vingtaine d’entreprises qui viendront visiter dans l’optique d’exposer en 2019 ».
Trente salons dans le monde
Tout en prenant note de sa demande d’espace supplémentaire, le directeur général de NM ne lui a rien promis avant la tenue de l’édition 2018 de Biofach. D’une superficie d’exposition de 170 000 m2, le parc allemand va disposer d’un nouveau hall en construction, qui pourrait être l’occasion d’un agrandissement du salon. « Mais à condition d’être sûr que le visitorat suive », a prévenu Peter Ottmann.
D’après les données fournies par l’organisateur bavarois, « 2016 a été une année record ». Avec un chiffre d’affaires de 290 millions d’euros, Nürnberg Messe s’est classé dans le top 10 des organisateurs de salons en Europe et dans le top 15 à l’échelle mondiale. Et Plus de 30 000 exposants et 1,4 million visiteurs ont été enregistrés.
Au total, le portefeuille de la NM englobe 200 salons professionnels, congrès nationaux et internationaux, dont 30 salons à l’étranger. Otsa est aussi chargé de commercialiser et de promouvoir les manifestations à l’étranger, comme Biofach, organisé également aux États-Unis, au Brésil, en Inde, en Chine, au Japon et, pour la première fois cette année, en Thaïlande (12-15 juillet, à Bangkok).
François Pargny
* Spielwarenmesse, qui vient de se tenir du 31 janvier au 4 février a présenté 100 000 nouveautés et accueilli 2 850 exposants issus de plus de 60 pays. Dans l’Hexagone, le représentant du Jouet international du jouet est la Chambre franco-allemande de commerce et d’industrie (CFACI).
** Globalement, la France a pris en 2016 la septième place parmi les pays exposants, avec 682 participants, et la cinquième en ce qui concerne la fréquentation, avec 12 877 visiteurs.
– S’agissant de la participation, elle était devancée par l’Italie, avec 1 747 entreprises, la Chine, avec 1 221, les États-Unis, avec 907, le Royaume-Uni, avec 770, les Pays-Bas, avec 694, et l’Autriche, avec 686 exposants.
– En ce qui concerne la fréquentation, elle était devancée par l’Italie, avec 22 862 visiteurs, l’Autriche, avec 20 211, la République tchèque, avec15 656, et la Suisse, avec 12 948 entreprises.
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