La mise en place d’un mécanisme public d’assurance-crédit export court terme spécifique pour les exportateurs de produits agricoles vers l’Algérie, le Liban et l’Égypte a été annoncée le 22 novembre par un communiqué conjoint des ministères de l’Économie et des finances et de l’Agriculture et de l’agroalimentaire. Initialement demandée par les éleveurs bovins, elle a finalement été étendue à tous les produits et s’inscrit dans le cadre du pacte de consolidation et de refinancement des exploitations agricoles, annoncé le 4 octobre dernier, par le Premier ministre Manuel Valls.
Ainsi, selon les précisions obtenues par Le Moci, c’est la Fédération nationale bovine (FNB) qui avait en premier sollicité la mise en place d’un tel dispositif afin de soutenir les efforts de développement des exportations de bovins vivants ou carcasses de ses membres vers ces marchés. Mais vu la conjoncture difficile que traversent plusieurs autres filières, le ministère de l’Agriculture et de l’agroalimentaire a décidé d’étendre son champ d’application à toutes les filières. L’annonce de sa mise en œuvre effective tombe à point nommé, trois jours avant la tenue du troisième congrès de la FC2A, la Fédération du commerce agricole et agroalimentaire, qui doit se tenir le 25 novembre prochain avec pour thème : « Grand export et développement international : en avant toute ! » et pour invitée vedette Clara Gaymard, ex. patronne de General Electric France.
D’après les chiffres de Business France, l’Algérie source plus de la moitié des bovins vivants qu’elle importe en France : sur les 7 premiers mois de l’année 2016, cela représente 16 200 têtes de bétail de plus de 300 kg selon FranceAgriMer. Le Liban a, pour sa part, acquis 4 100 têtes de plus de 300 kg au cours de la même période. D’une année sur l’autre, toutefois, les volumes fluctuent. Globalement, la filière viande dans son ensemble (animaux vivants, viandes et abats, préparations à base de viande), traditionnellement excédentaire, a vu son excédent commercial s’amenuiser, passant de + 1,7 milliard d’euros en 2002 à + 0,7 milliard en 2012, selon une récente étude de la Douane*. En cause, la baisse des ventes dans l’Union européenne. D’où un regain d’intérêt de ces filières pour les marchés des pays émergents, notamment d’Afrique du nord et du Moyen Orient.
Accordée pour une durée maximum de 18 mois pour une quotité garantie de 90 %, cette assurance-crédit export, qui protège du risque de non paiement, est temporairement mise en place chez Coface Garanties Publiques**, dont le transfert est en cours chez Bpifrance Assurance Export.
C.G
*Lire en accès libre sur notre site : Agroalimentaire : focus sur le recul de l’excédent de la filière viande (Douane)
**La demande peut être effectuée en ligne sur le site de Coface : www.coface.fr/Garanties-publiques/