Les Rencontres 2019 de la task force Agroalimentaire Medef International, instance co-présidée par l’Ania (Association nationale de l’industrie alimentaire) et l’Adepta (Association des équipementiers de la filière), se sont déroulées le 30 août au siège du Medef. Si le ministre de l’Agriculture et l’alimentation, Didier Guillaume, n’était pas présent, en revanche, sa directrice de cabinet, Isabelle Chmitelin, y participait.
Ouvrant les débats, Michel Nalet, président de la commission Europe-International de l’Ania et directeur de la Communication et des relations extérieures de Lactalis, a rappelé que deux entreprises agroalimentaires sur dix exportaient.
Proposer des projets concrets pour coopérer
Malgré la création d’une famille de produits prioritaires à l’export et d’un comité stratégique de filière (CSF) Agroalimentaire, sous l’égide du Conseil national de l’industrie (CNI) que préside le Premier ministre, la chasse en meute est peu pratiquée dans un secteur de petites entreprises, habituées à l’action individuelle. Les groupements y sont difficiles à constituer.
L’expérience de l’approche collaborative, qui est l’ADN d’une association d’industriels comme l’Adepta, infuse difficilement à l’extérieur, faute peut-être de projets concrets à proposer aux entreprises. C’est un travail qui reste à faire, reconnaissait Michel Nalet, auteur d’un rapport sur l’approche collaborative avec François Burgaud, président de l’Adepta et directeur des Relations extérieures du Gnis (interprofession des semences et plants).
Ce document constituait une des trois décisions prises en matière d’internationalisation aux derniers États généraux de l’alimentation (EGA), avec la Commission agricole et agroalimentaire internationale de FranceAgriMer et la Team France Export Agroalimentaire.
Quatre pays cibles
Concernant la mise en place de la Commission agricole et agroalimentaire internationale autour de l’établissement FranceAgriMer, Isabelle Chmitelin a précisé que cet organisme a « vocation à faire émerger des actions multi filières » et que quatre pays ciblés font déjà l’objet « de déploiements ». Il s’agit de l’Allemagne, du Japon, du Mexique et de la Côte d’Ivoire. « Un premier bilan » serait effectué en octobre et, selon les conclusions, « une réorientation » pourrait être décidée, a encore précisé Isabelle Chmitelin.
S’agissant de la Team France Export, la proche collaboratrice de Didier Guillaume a estimé que les Directions régionales du ministère (Draaf) ont vocation à y participer. Elle a aussi annoncé que Exp@don, l’outil d’information règlementaire sanitaire, serait relié aux plateformes de solutions dont les Team France Export en région vont être dotées.
Enfin, la directrice du cabinet du ministre a annoncé la signature d’un contrat de concession avec Sopexa pour promouvoir l’offre française sur les salons et en utilisant les outils digitaux, ainsi que la création d’une marque dédiée à la filière, appelée Taste France.
Voyage présidentiel en Afrique australe en 2020
Cette année, les Rencontres Export comprenaient deux tables-rondes thématiques : financement et ressources humaines. S’y ajoutait un focus géographique sur l’Afrique du Sud et l’Angola, deux pays où le président de la République devrait se rendre en 2020.
Emmanuel Macron pourrait y effectuer un déplacement en février 2020, quelques mois avant le Sommet France Afrique à Bordeaux début juin suivant. C’est, au demeurant, à l’Angola que, pour sa part, Didier Guillaume a consacré sa première visite en Afrique subsaharienne, les 1er et 2 avril derniers.
Enfin, l’évènement au Medef était prolongé par une séance de speed dating. Selon Olivier De La Faire, conseiller en charge des Relations avec les entreprises au ministère de l’Agriculture et de l’alimentation, 26 des 34 conseillers agricoles français (en poste dans 25 pays au total) ont rencontré 110 entreprises, des PME et TPE pour l’essentiel. Certaines y avaient décroché plusieurs rendez-vous.
François Pargny