La séance d’ouverture des « Journées Afrique, numérique et développement », les 27 et 28 octobre à Bercy, a donné lieu à une sympathique passe d’armes entre Axelle Lemaire, la secrétaire d’État française au Numérique et à l’innovation, et Kaci Ait Yala, président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci) en France, qui étaient tous deux assis l’un à côté de l’autre à la grande table en carré, accueillant les représentants des États africains.
Prenant la parole après la secrétaire d’État, qui avait vanté la French Tech, le dirigeant consulaire, également président du Forum des chefs d’entreprise (FCE) International, bras international du FCE algérien, a estimé qu’il fallait « aller au-delà de la French Tech ». Et d’ajouter que « la France va mal », et que, si « l’argent existe » grâce aux bailleurs de fonds (la Chine, le Japon, la Bad…), « ce qui manque en France, c’est le capital investissement, qui n’est prêté qu’aux riches ».
Conquérir l’Afrique avec la diaspora
Selon le président de la Caci en France, « la seule solution pour la France est son partenaire africain, puisque l’Europe de l’Est est prise par l’Allemagne ». Pour justifier son propos, il a rappelé que « la France a la base, avec les grandes écoles, le savoir, l’amour de la diaspora », une diaspora qui est, d’après lui, « prête à conquérir les marchés africains ».
Après que tous les représentants des États, qui l’avaient demandé, soient intervenus, Axelle Lemaire a repris la parole. Comme on pouvait s’y attendre, elle a réagi aux propos du responsable algérien. « La France va mal ? », s’est-elle ainsi étonnée en se tournant vers son voisin, tout sourire – Kaci Ait Yala lui a rendu son sourire. « Il y a une partie de la France qui veut aller mieux et c’est le début de la guérison », a-t-elle vivement poursuivi.
Poussant encore son avantage, Axelle Lemaire a affirmé avoir « le portefeuille de l’imagination », une imagination dont elle compte bien se servir pour que « la page » tournée aujourd’hui soit « construite ensemble ». Au passage, elle n’a pas manqué de relever que, pendant les débats, elle avait entendu que « l’Afrique devait se montrer unie », ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Une remarque qui vaut pour le Vieux continent. « J’aimerais que l’Europe soit toujours aussi unie (que nous) », a encore lancé Axelle Lemaire.
François Pargny
Pour prolonger :
Lire au sommaire de la Lettre confidentielle d’aujourd’hui : Afrique / France : comment Bercy pousse les coopérations d’entreprises entre dans le numérique
Et aussi :
– Dossier spécial : Quand l’Afrique fait sa révolution technologique
– Guide business Côte d’Ivoire 2016
– Dossier spécial : Travailler avec l’Afrique
– Rapport Afrique CIAN 2016 – Les entreprises françaises & l’Afrique