Dans le cadre de la réforme du dispositif public d’accompagnement des entreprises à l’international, Business France avait promis de restructurer son réseau à l’étranger et de mettre en place des «correspondants Team France Export » via le lancement d’appels d’offres pour des concessions de service public (CSP) dans six pays – Belgique, Hongrie, Maroc, Norvège, Philippines, Singapour – ainsi que des délégations de marchés de service public (DSP) dans quatre autres – Japon, Hong Kong, Espagne, Russie. Après le lancement par Business France des appels d’offres en septembre dernier, les premiers résultats commencent à tomber et les deux premières DSP viennent d’être attribuées, selon nos informations. Et dans les deux cas, c’est la Chambre de commerce et d’industrie française qui a été retenue, en l’occurrence, au Japon, CCI France Japon, et à Hong Kong, CCI France Hong Kong.
Pour aussi illustratives de la volonté de chaque partie d’avancer dans cette réforme que soient ces deux opérations, le plus difficile sera sans doute de les pérenniser. A cet égard, l’une des clés sera de parvenir à mettre en place un modèle économique équilibré.
Trouver un équilibre financier
Lors du Mondial des CCEF, les 4 et 5 octobre dernier à Paris, Nicolas Bonnardel, le directeur général de CCI France Japon, expliquait ainsi au Moci que chaque soumissionnaire avant d’être candidat devait s’assurer que l’activité transférée par Business France serait, sinon rentable, au minimum à l’équilibre financier. En conséquence de quoi, le dirigeant consulaire, qui s’exprimait en présence de Charles Maridor, délégué général chez CCI France International (maison mère des CCI à l’international), en tirait deux conclusions essentielles :
- Pour que les DSP soient viables, il faut que Business France puisse s’engager à transmettre un nombre minimum de dossiers d’entreprises.
- Dans ces conditions minimales, il lui paraissait, néanmoins, difficile pour des opérateurs privés type SAI de trouver un réel intérêt financier à une opération de DSP. En revanche, Nicolas Bonnardel ajoutait qu’en cas d’attribution de la délégation à CCI France Japon, il s’efforcerait d’associer tous les opérateurs privés pour offrir la palette de services la plus complète aux sociétés tricolores. Ce serait ainsi, selon lui, que les opérateurs privés pourraient tirer de cette opération un véritable bénéfice.
Russie : la CCI la mieux placée
Après le Japon et Hong Kong, dont les DSP étaient les priorités pour Business France, une deuxième salve doit toucher l’Espagne et la Russie. Dans ce dernier pays, la DSP ne semble pas devoir échapper à la puissante Chambre de commerce française établie à Moscou, CCI France Russie , après le retrait de Business France, dont le bureau a été fermé à la demande des Russes.
A l’occasion d’un séminaire de CCI France Russie, à l’ambassade de Russie à Paris, le 3 octobre dernier, son directeur général adjoint, Nicolas Ducret, ne cachait d’ailleurs pas son intérêt pour l’opération de désengagement de Business France. Lui, non plus, confiait-il au Moci, n’imaginait pas que la DSP puisse échapper à sa maison.
François Pargny
Pour prolonger :
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