Spécialiste de l’accompagnement des entreprises sur les marchés étrangers en croissance, Altios International cultive sa position d’acteur privé important de ce marché, mais également de partenaire du dispositif public.
Il vient d’organiser pour la septième année consécutive des rencontres entre ses directeurs pays (25 bureaux dans 18 pays) et des clients PME et ETI déjà confirmées à l’international. L’Altios International Club s’est ainsi tenu pendant deux jours : le 9 septembre, à Paris, le 10 à Nantes, avec un même format à chaque fois : 70 à 80 sociétés ont bénéficié en moyenne de trois rendez-vous d’une demi-heure chacun.
Concurrent et partenaire des acteurs publics
Cette manifestation B to B est plutôt rare, sinon exceptionnelle, de la part d’un acteur privé de l’écosystème du commerce extérieur français. Mais chez Altios International, rien que de très normal. Si l’on reconnaît que l’on peut se trouver en concurrence frontale avec Business France, on estime qu’il est aussi possible de travailler en partenariat.
Ainsi, Frédéric Rossi, directeur délégué Export de l’agence publique, était invité au cocktail de réseautage organisé le 9 septembre à Paris, tout comme l’était Étienne Vauchez, qui préside la fédération des opérateurs privés OSCI, dont Altios est un membre important. Plus encore, la manifestation se déroulait dans les locaux d’un autre opérateur public, Bpifrance.
Récemment, la société d’accompagnement privée a remporté un appel d’offres de la Région Grand Est, portant sur le diagnostic international et le ciblage de marchés au profit de 90 sociétés locales sur une période de deux ans. Un contrat de 550 000 euros gagné, alors que Business France était aussi candidat. Une confrontation normale, y assure-t-on.
En outre, « nous serons amenés à travailler avec les bureaux de Business France à l’étranger et avec son spécialiste des vins pour l’Alsace, Barbara Delrat », expliquait au Moci Gaël Sabbagh, directeur associé de la filiale Altios Stratégie.
Sur le lot global de 90 sociétés, 30 sont actives dans la filière vins et spiritueux, ce qui explique le recours au spécialiste de Business France. Un partenariat a aussi été noué avec deux confrères du Grand Est : Idela, entreprise active dans le développement du commerce du vin, et eXPorting, société gérée par Xavier Piérard, également secrétaire général et chargé de l’animation du réseau France au sein du Comité national des conseillers du commerce extérieur de la France (CNCCEF).
Partenaire de Bpifrance Inno Generation
Le 9 septembre, dans les locaux de Bpifrance, Pedro Novo, directeur des Financements export de la banque publique, rappelait qu’Altios est partenaire de Bpifrance Inno Generation, manifestation à la gloire de la créativité française, qui va se tenir dans la capitale le 10 octobre et pour laquelle « nous avons déjà 27 000 inscriptions sur 50 000 possibles », s’est-il réjoui, tout en invitant les hommes d’affaires à s’inscrire rapidement.
Lors des rencontres parisiennes, Pedro Novo a qualifié Altios d’acteur « constructif, pragmatique, concret », estimant, au passage, que s’il pouvait avoir « un côté poil à gratter », ce n’en était que mieux, car, « nous, les opérateurs publics, sommes alors obligés de réfléchir peut-être un peu différemment ».
A Paris, Quentin Duriez, directeur commercial et cheville ouvrière de l’Altios International Club, expliquait que les entrepreneurs qui se déplaçaient soit envisageaient de se projeter à l’international soit cherchaient à remédier à des difficultés rencontrées sur place. Il y aurait parmi eux un tiers de patrons, un tiers de directeurs financiers et un tiers de directeurs commerciaux ou export. « Les PME et ETI ont souvent besoin de se structurer », confiait-il.
Ainsi, Nebil Bourguiba, directeur Export d’Adkalis (traitement du bois) utilise Altios pour du portage à l’étranger. « A l’étranger, nous avons chez eux nos propres bureaux, nous créons notre structure juridique et certaines activités, comme le paiement des salaires, sont déléguées. Au bout d’un à deux ans, quand nous sommes prêts, décrit le dirigeant français, Adkalis se dote d’une filiale locale ».
Lors de l’Altios International Club, Nebil Bourguiba avait demandé à rencontrer des responsables des bureaux en Asie, en Amérique du Sud et au Canada, le but étant d’étendre l’activité d’Adkalis à de nouveaux marchés. « Le segment implantation, c’est-à-dire recrutement, portage salarial, domiciliation, création et gestion de filiale, a beaucoup progressé dans notre portefeuille d’activités », commentait Patrick Ferron, directeur associé Marketing d’Altios.
Créer des régions et se renforcer dans des secteurs et métiers
S’agissant des destinations demandées, Quentin Durez notait un retour de l’Europe et de pays stables, comme Singapour.
Ces dernières années, la société d’accompagnement a abordé de nombreux rivages. La stratégie est plutôt aujourd’hui de se renforcer, tout en régionalisation certains territoires : par exemple à partir de Singapour, créer des antennes en Malaisie et au Vietnam, ou à partir de l’Australie, fonder un bureau en Nouvelle-Zélande. « A cause du décalage horaire, l’Australie est un pays où il faut venir, où il faut être présent localement », assurait Maxime Elgue, directeur général d’Altios International à Sydney, en charge du projet néozélandais.
Plus qu’une nouvelle expansion géographique, la stratégie d’Altios est aujourd’hui d’offrir un service de plus en plus pointu et, pour cela, de se renforcer dans les secteurs et les métiers de l’accompagnement. Plusieurs secteurs sont visés : vin, agroalimentaire, automobile, technologies.
Pour Patrick Ferron, « commercer, exporter, monter des réseaux avec des partenaires n’est plus suffisant, le monde se replie et les incertitudes sont constantes. Il faut donc s’installer sur place de façon à disposer d’expertises locales ».
C’est pourquoi le spécialiste de l’accompagnement devra se renforcer dans tous les métiers liés à la mobilité, les ressources humaines, l’hébergement, l’interculturel, les assurances, ou encore les modes d’entrée sur les marchés, lu choix des cibles géographiques et les acquisitions à l’étranger. Une vaste étendue de domaines sur laquelle Altios va devoir piocher.
François Pargny