« Globalement, les entreprises exportatrices sont plus fragiles que les sociétés non exportatrices, mais, quand leurs exportations dépassent la moitié de leur chiffre d´affaires total, alors leur taux de défaillance devient inférieur à celui des entreprises non exportatrices », a déclaré Karine Berger, directrice Marchés et Marketing chez Euler Hermes (EH), lors de la présentation du baromètre Export 2010 « Se structurer pour exporter davantage », le 25 novembre à Paris.
Ainsi, selon Karine Berger, quand les PME exportatrices « se structurent, en se dotant notamment d´équipes dédiées, de moyens de couverture des risques à l´international, elles parviennent à un certain seuil d´exportation qui les protège ». A l´inverse, les sociétés affichant une part à l´export variant entre 10 et 50 % « sont particulièrement fragiles ». Ce qui expliquerait aussi qu´elles soient celles « qui ont le plus de velléités à l´exportation, sans doute se sentent-elles dans une zone critique », a confié au Moci Ludovic Sénécaut, président du directoire d´Euler Hermes Sfac, à l´issue de la présentation de ce deuxième baromètre depuis 2008, réalisé à partir d’un sondage réalisé auprès de 882 PME exportatrices en France.
Alors que cette enquête a été effectuée de mai à septembre 2010, à une époque où l´euro ne valait que 1,20 dollar (il vaut aujourd´hui 1,33 dollar), le taux de change est cité comme le principal frein à l´exportation, juste devant l´insécurité des paiements à l´étranger. « La montée de l´insécurité des paiements depuis le baromètre 2008 reflète l´impact de la crise », selon Karine Berger, qui observe que « la France n´a pas pleinement profité de la phase de rebond de l´économie mondiale et a continué à perdre des parts de marché ».
Même si les PME de l´Hexagone veulent continuer à exporter en priorité en Allemagne, la montée des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) est indéniable. Entre octobre 2009 et septembre 2010, « la part de l´Asie a dépassé 10 %, alors que celle de l´Amérique – ce qui est une surprise pour nous – est tombée sous cette barre des 10 % », indique Karine Berger. Même si l´importance de l´Europe diminue depuis deux ans, elle a encore absorbé 69 % de l´ensemble des livraisons hors de l´Hexagone.
Dans le détail, la Chine arrive tout de suite après l´Allemagne dans les pays visés pour 2010 par les PME interrogés par EH. Même si l´intérêt pour les Etats-Unis a un peu faibli depuis le baromètre 2008, ce grand marché est placé au troisième rang des marchés à privilégier, devant toute une série d´Etats membres de l´Union européenne : Espagne, Royaume-Uni, Italie, Belgique. La Russie prend la huitième place, le Brésil et l´Inde la onzième et la douzième, derrière l´Algérie et le Maroc.
François Pargny