Selon une étude du
cabinet d’audit Ernst & Young (voir fichier attaché), la détérioration des perspectives économiques sur
les marchés matures impactera la croissance des pays émergents en 2012. Le ralentissement
de la demande en Europe, les marchés volatiles et les problèmes d’accès au crédit commencent en effet à toucher ces marchés.
Néanmoins, si les perspectives de croissance immédiate des 25 marchés à forte
croissance (MFC)* se sont quelque peu affaiblies depuis le dernier trimestre, elle
continuera à se développer à un rythme plus soutenu que celle des
économies matures en Europe et aux Etats-Unis. Car la plupart de ces pays
sont résilients et devraient connaître une croissance moyenne de 5,3% malgré
une légère récession attendue dans la zone euro au 1er trimestre 2012. Et ces
marchés continueront de contribuer pour près de la moitié de la croissance
mondiale au cours des trois prochaines années, précise le rapport. En
2013-2014, leur croissance atteindrait les 6,5%.
Les perspectives mondiales sont donc optimistes à moyen
terme pour les marchés à forte croissance. Une main d’œuvre en croissance et une augmentation de la
productivité continueront de stimuler une croissance forte dans les MFC. Selon
les prévisions, les marchés émergents en Asie afficheront une croissance
moyenne de plus de 6% par an au cours de la prochaine décennie et l’Afrique
sub-saharienne ne sera pas loin derrière (4,5%) grâce aux investissements
directs étrangers (IDE), alors que l’Europe de l’Est sera affectée par une
crise du crédit.
Avec l’envolée du prix des matières premières et une
amélioration de sa politique économique, l’Afrique est de plus en plus ouverte
au commerce international. En particulier dans les secteurs des hautes technologies,
tels que les télécoms ou les TIC qui n’ont cessé de croitre ces dernières
années dans les Etats africains. Et c’est bien parti pour durer, explique Ernst
& Young.
Si le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord voient leur
croissance à court terme entravée par l’incertitude politique, le Printemps
arabe offre néanmoins une opportunité de mettre en place des réformes
structurelles pour améliorer les perspectives de croissance, en particulier
dans le développement du secteur non-pétrolier. La croissance régionale devrait
avoisiner les 4%, ce qui pourrait s’améliorer encore plus avec la diversification
de ces économies.
En Amérique latine, les perspectives plus modérées des prix
du pétrole et des matières premières vont réduire son potentiel de croissance.
Mais là aussi le continent pourra y faire face en investissant dans l’éducation
et les infrastructures.
Les entrées d’IDE ont été un facteur important pour
expliquer la croissance des MFC durant les années précédentes. Des pays tels
que le Chili, la République
tchèque, le Kazakhstan et des Etats du Golfe ont réussi à les attirer.
Cependant, les BRIC demeurent la plus importante destination, notamment la Chine et le Brésil.
Et avec la croissance beaucoup plus rapide des MFC que celle des
pays développés ces prochaines années, l’augmentation des liens économiques et
commerciaux vont entrainer un flux d’IDE depuis l’Asie et l’Amérique latine
vers l’Afrique et les autres pays émergents, améliorant l’infrastructure et la
technologie de ces marchés.
Et si les marchés émergents veulent continuer à profiter de la croissance,
ils doivent essayer d’exploiter leurs propres ressources économiques, avertit Ernst & Young.
Alix Cauchoix
*Les MFC étudiées sont
divers avec les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) mais aussi
d’autres tels que la Colombie,
la Pologne,
le Kazakhstan, la Turquie
ou l’Indonésie. Voir liste complète page 56 du rapport.
Pour en savoir plus :
Retrouvez dans nos fiches pays l’onglet Risques pays. Par exemple pour le Brésil