Invité par la Maison de l´Afrique, le Commissariat à la promotion des investissements de Mauritanie a présenté les opportunités d´investissement du pays, avec, en particulier, la valorisation des richesses du sous-sol : minerais, hydrocarbures.
Pour la deuxième édition de l´Exposition mauritanienne à Paris, la Maison de l´Afrique a organisé, le 15 décembre 2010, à la Bourse du commerce de Paris, une Journée sur les opportunités d´investissement en Mauritanie. L´occasion pour le Commissariat à la promotion des investissements (CPI) mauritanien de rappeler que ce pays d´à peine 3,5 millions d´habitants – revenu à l´ordre constitutionnel, avec des élections libres en juillet 2009 – nourrissait de grandes ambitions pour valoriser les richesses présentes sur son vaste territoire de plus de 1 million de km².
« Les investissements directs étrangers sont faibles, avec un peu plus de 100 millions de dollars en 2008, mais nous avons pris des mesures pour aider le secteur privé », assure Cheikh Mohamed, directeur des investissements au CPI. Dans les infrastructures, un grand programme d´investissements concerne notamment l´extension du port de Nouakchott (288 millions de dollars), le port de Nouadhibou (18 millions), le projet d´adduction d´Aftout Saheli devant permettre d´acheminer 175 000 m³ d´eau potable dans la capitale ou encore le lancement d´une grande centrale à gaz de 350 mégawatts.
Plusieurs entreprises étrangères ont prévu d´investir sur place, en particulier, dans la banque, Qatar National Bank et Attijariwafa Bank (Maroc) et, dans la pêche, Salene Fishing Limited (Afrique du Sud) et Poly Technologies Inc (Chine).
« Nous sommes à l´heure actuelle en pleine refonte du Code des investissements, une loi est en préparation pour les partenariats public-privé. Et des réformes vont être introduites dans le Code des hydrocarbures », explique encore Cheikh Mohamed. Par ailleurs, le Code minier a été actualisé en 2008-2009 et complété par une convention minière offrant, selon lui, « des garanties de stabilité fiscale » pour l´ensemble de la période d´exploitation. La Mauritanie est entrée dans le club des États pétroliers, avec l´exploitation du gisement offshore de Chinguetti, à 80 km au sud de Nouakchott. Malgré quelques déboires liés à la profondeur du champ (2 600 mètres), la production annuelle d´or noir pourrait passer de 5 millions de barils en 2010 à 20 millions en 2015, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Une trentaine de compagnies internationales possèdent un contrat de partage de production : Total, Wintershall, Tullow, CNPCI, Petronas, Repsol, Gaz de France, etc. La zone où le potentiel est le plus élevé est le bassin de Taoudenni. « Sur une superficie de 500 000 km², 73 blocs ont été constitués, dont 60 sont encore libres », annonce Amina Maloum, chargée du développement au CPI. Le secteur minier a aussi attiré une trentaine de compagnies internationales. Quelque 150 titres ont été délivrés dans un pays où plus de 800 indices miniers ont été enregistrés sur tout le territoire : du nord au sud, uranium, fer, diamant, nickel sur la dorsale Reguibat, cuivre, or, plomb ou zinc dans le bassin de Taoudenni, ilménite, monazite ou zircon dans le bassin côtier, cuivre, or, fer, baryum ou manganèse dans la chaîne des Mauritanides.
Trois opérateurs sont actifs. La Société nationale industrielle et minière (SNIM) produit 12 millions de tonnes de fer par an, Mines de cuivre de Mauritanie (MCM) 120 000 t de cuivre et 60 000 onces d´or et Tasiast Mauritanie Limited (TML) 140 000 onces d´or. « Plusieurs projets peuvent aujourd´hui faire l´objet de partenariats », précise Amina Maloum. Par exemple, la pelletisation (agglomération sous forme de granules d´un minerai pulvérisé) de 500 millions t de fer de la mine d´Elouj, l´exploitation d´un gisement souterrain de fer à Tazadit ou encore d´une mine de phosphate, contenant 160 millions t à Bofal.
François Pargny
Vers un tourisme diversifié
Il n´y aurait plus de risque « d´infiltrations de terroristes », selon le ministre du Commerce, de l´artisanat et du tourisme, Bamba Ould Daramane. Raison de plus pour s´intéresser à ce pays qui ambitionne de porter le nombre de touristes de 40 000 aujourd´hui à 100 000 en 2020. La Mauritanie compte sur sa proximité géographique avec l´Europe et la renommée internationale de certains de ses sites, comme le banc d´Arguin, classé au patrimoine mondial de l´Unesco.
Tous les types de tourisme sont envisagés (culturel, balnéaire, saharien…). Parmi les projets proposés par le Commissariat à la promotion des investissements (CPI), figure un village touristique trois étoiles de 50 chambres à Nouadhibou. Coût total : 2,15 millions d´euros.
F. P.