Malgré les perturbations des chaînes d’approvisionnement, qui devraient perdurer jusqu’au seconde semestre 2022, la tendance haussière des exportations tricolores de biens devraient se poursuivre l’an prochain et en 2023, mais à un rythme moindre, selon les prévisions d’Euler Hermes.
Après avoir plongé de 16,1 % en 2020, annus horribilis pour le commerce mondial, les exportations françaises de marchandises devraient enregistrer une hausse de 7,8 % cette année et des progressions plus modestes dans les deux années à venir : + 4,6 % en 2022 et + 1,8 % en 2023, selon les dernières estimations de l’assureur-crédit Euler Hermes.
Selon ce dernier, la France devrait rester relativement préservée des perturbations actuelles des chaînes d’approvisionnement qui entravent la satisfaction de le demande mondiale, en pleine reprise. La raison ? Un appareil exportateur plus tourné vers les services que vers l’industrie.
Après avoir dévissé de 130 milliards d’euros (Md EUR) en 2020, la demande additionnelle adressée à la France devrait atteindre 60 Md EUR cette année, 45 Md EUR en 2022 et 25 Md en 2023.
Les marchés porteurs se trouvent en Europe et aux États-Unis
« Dès l’année prochaine, les exportateurs français auront donc de belles opportunités à saisir, et plus particulièrement pour les secteurs des équipements de transports (+3 Mds EUR d’exportations additionnelles à saisir en 2022), pharmaceutique (+2,9 Mds EUR), de la chimie (+2,5 Mds EUR), de l’électronique (+2,3 Mds EUR) et des machines et équipements (+2 Mds EUR) », soulignent les analystes d’Euler Hermes.
Parmi les marchés les plus porteurs pour les entreprises françaises figurent l’Allemagne (+ 5,8 Md EUR d’exportations additionnelles à saisir), les États-Unis (+ 4 Md EUR), le Royaume-Uni (+ 3,7 Md EUR), la Belgique (+ 3,2 Md EUR) et l’Espagne (+ 2,9 Md EUR).
Retour à la normale au second semestre 2022
Au niveau mondial, malgré un ralentissement des échanges de biens au troisième trimestre 2021, en raison non d’une faiblesse de la demande mais de goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement, ils ne devraient pas revenir à la normale avant le second semestre 2022.
Cette normalisation sera soutenue par trois facteurs : un ralentissement des dépenses des ménages et une évolution vers des habitudes de consommation plus durables, des pénuries d’intrants moins fortes ainsi qu’une congestion moindre du fret maritime dont les nouvelles capacités devraient être opérationnelles fin 2022.
« Pour l’ensemble de ces raisons, nous estimons que la croissance du commerce international atteindra +5,4 % en 2022 et +4 % en 2023 (après +8,3 % en 2021), puis retournera ensuite progressivement à son niveau d’avant-crise. Toutefois, cette croissance soutenue risque de se faire au prix de déséquilibres grandissants à l’échelle mondiale. Les États-Unis devraient enregistrer un déficit commercial record en 2022-2023 (-1 300 Md USD), au contraire de la Chine qui verra son excédent commercial atteindre en moyenne +760 Md USD. Dans le même temps, la zone euro pourrait également enregistrer un excédent commercial supérieur à sa moyenne des dernières années, de l’ordre de +330 Md USD », explique Françoise Huang, économiste en charge de l’Asie-Pacifique chez Euler Hermes.
SC