D´après la dernière analyse des comportements de paiement
des entreprises européennes, réalisée par le spécialiste de la connaissance
interentreprises Altares, les retards de paiement en Europe s’établissent en
moyenne à 13,5 jours, meilleure performance depuis le printemps 2008.
Après avoir buté sur les 14 jours au cours du deuxième
semestre 2010, les reports de paiement des entreprises européennes sont
descendus sous ce seuil en 2011 et se rapprochent désormais de 13 jours ;
l’année s’achevant à 13,3 jours. La tendance est donc encourageante, les
retards s’éloignent de leur plus haut à quasiment 15 jours en 2009 sans
pourtant encore retrouver une moyenne de 12,5 jours d’avant crise, précise
Altares.
Plus que la proportion de bons payeurs, le taux de retards
supérieurs à 30 jours peut davantage être le marqueur de la santé financière
des entreprises. En effet, Altares constate que des retards de paiement
supérieurs à 30 jours sont symptomatiques d’une trésorerie très dégradée et
d’une poursuite d’activité compromise. Précisément, les entreprises reportant
leurs règlements fournisseurs de plus de 30 jours, présentent une probabilité
de défaillance multipliée par six. Fin 2011, 8,2 % des entreprises européennes
reportaient leurs paiements d’au moins 30 jours ; elles étaient 8,9 % il y a un
an.
Concernant les pays, en Allemagne, les retards de règlement
baissent très sensiblement et se situent à 8,1 jours en moyenne en 2011 contre
8,4 jours en 2010. Les Pays-Bas restent bon élève malgré un dernier semestre
plus tendu, avec des retards de paiement en fin d’année à 8,6 jours contre 10
début 2010. En France, les retards de paiement sont stables aux environs de 12
jours depuis six ans (12,1 jours fin 2011). Cette constance des comportements de
paiement, traduit pourtant « un non-respect quasi culturel des engagements
contractuels en France. De façon immuable, seulement une entreprise française
sur trois (33,4 % à fin 2011) respecte les dates d’échéance (33,6 % fin 2010).
Les paiements sont donc effectués avec retard pour près des deux tiers des
entreprises, cependant, ces reports sont généralement peu importants »,
souligne Altares.
Enfin, la péninsule ibérique « dérape encore ». Fin
2011, 17 % des entreprises espagnoles règlent leurs fournisseurs avec des
retards supérieurs à 30 jours. 6,7 % reportent le paiement de leurs factures de
plus de 90 jours. C’est le pire ratio en Europe. Le voisin portugais est logé à
la même enseigne : les retards de paiement ont atteint 30 jours début
2011, avant de redescendre à 26 jours puis remonter au-delà de 27 jours en fin
d’année.
Les paiements se détendent sur l’ensemble des secteurs à
l’exception du transport, secteur où les retards de paiement sont les plus
longs avec l’immobilier. Les reports de règlement atteignent 15,5 jours fin
2011. Un transporteur européen sur trois (33,1 %) respecte les dates
d’échéances de paiement. Ce taux était de 34,6 % il y a un an et de 36,2 % en été
2010.
Dans le bâtiment, les comportements de paiement sont
irréguliers. Ils se sont tendus durant l’été 2011 avant de se détendre très
sensiblement en fin d’année. L’année s’achève sur un point bas (13,2 jours),
meilleure performance depuis 3 ans, mais encore 1,5 jours au-dessus des valeurs
de 2007. 43,9 % des entrepreneurs européens du bâtiment règlent leurs
fournisseurs sans retard ; c’est la proportion la plus élevée de l’ensemble des
secteurs.
Pour l’immobilier, depuis fin 2009 les retards de
paiement avaient atteint un pic historique à près de 21 jours, le redressement est
très sensible. Depuis six mois, les reports de paiement sont tombés à 15,5
jours. La proportion de reports supérieurs à 30 jours décroît fortement,
ramenée de 16,5 % fin 2009 à 10,8 % fin 2011.Ce taux reste, cependant, le plus
élevé de l’ensemble des secteurs.
A contrario l’industrie, dont les retards de paiement retombent à 13,5 jours, inscrit sa
meilleure performance depuis trois ans et demi, mais reste encore de 2 jours
supérieure aux valeurs de 2007. Le commerce également s’inscrit sur une
tendance favorable. Notamment dans la vente de détail qui affiche les retards
les plus faibles depuis début 2008. Tombés sous les 15 jours début 2011, les
reports de paiement se stabilisent depuis, aux environs de 14,5 jours. 43 % des
détaillants européens respectent les dates d’échéances de paiement ; taux au
plus haut sur dix ans et deuxième performance sectorielle derrière le bâtiment.
Dans le commerce inter-entreprises, l’amélioration des comportements de paiement
a été sensible début 2010.
Alix Cauchoix
Pour en savoir plus :
Lire tous notre dernier Guide 2012 de la gestion du risque client à l’international