Le gouvernement a décidé de miser sur des pointures pour réveiller la filière du sport français et booster ses performances à l’international. Après la nomination de Pascal Lamy, ex-directeur général de l’OMC, délégué interministériel chargé de porter la candidature de la France aux JO 2024, c’est à un grand entrepreneur français, Olivier Ginon, fondateur et dirigeant d’une success story de l’événementiel international GL Events, qu’il vient de faire appel pour prendre la tête du tout nouveau Comité stratégique de la filière (CSF) sport et en faire à son tour une success story de la french touch à l’international*.
C’est qu’en 45 ans, cet autodidacte lyonnais de 57 ans a transformé une PME initialement spécialisée dans la location d’équipements pour l’événementiel –Général Location, qu’il avait créé en 1978 après avoir raté sa première année de droit..- en véritable groupe international intégré sur tous les métiers de l’événementiel, de la gestion de sites d’exposition et de congrès à l’organisation d’événements de tout types clés en main… Le véritable décollage international avait eu lieu au moment des JO de Sydney de 2000, pour lesquels il avait décroché plusieurs grands contrats de services. Une véritable vitrine mondiale à l’époque.
Quinze ans après, côté en bourse (Euronext), GL Events est un leader européen, et un acteur reconnu sur le marché mondial. Il affiche une présence sur les cinq continents avec 90 implantations, 40 sites gérés et 300 salons propriétaires, 4 000 événements accueillis, 939,4 milliards d’euros de chiffres d’affaires (2014), 3 976 personnes… Olivier Ginon, qui contrôle 27 % de son capital, est bien enraciné à Lyon où se situe le siège de son groupe -il fait partie des entrepreneurs lyonnais emblématiques qui ont d’ailleurs été sollicités sur le dossier Erai*-, a bon espoir d’atteindre bientôt le milliard d’euros de chiffre d’affaires. Pour le premier trimestre 2015, il affichait une hausse de 14 % de ses activités (250,2 millions d’euros) et son président saluait, notamment, « une stratégie de développement international volontariste qui porte ses fruits » en commentant ses résultats.
Ce qu’on appelle une belle ETI (entreprise de taille intermédiaire), mais qui n’a plus besoin de coup de pouce pour s’internationaliser. En l’occurrence, les qualités de meneur d’hommes d’Olivier Ginon, sa vision globale du marché de l’événementiel et son savoir-faire à l’international lui seront précieux pour mener à bien la feuille de route chargée fixée le 24 avril par pas moins de quatre ministres et secrétaires d’État –Emmanuel Macron (Économie, industrie, numérique), Patrick Kanner (Ville, jeunesse et sports), Matthias Fekl (Commerce extérieur, tourisme) et Thierry Braillard (Sports)- pour le CSF Sports. Dans ce contexte, Olivier Ginon aura aussi à faire en sorte que le CSF Sports accompagne le projet de candidature française aux JO de 2024. Une mission qui concerne tout autant l’export que l’attractivité du territoire.
C.G
*Lire dans la LC aujourd’hui : Filière Sports : la feuille de route pour constituer la nouvelle équipe de France