À l’instar des États-Unis et de façon quasi simultanée, les Européens ont décidé, lundi 28 avril, d’élargir les sanctions à l’encontre de la Russie. Ainsi, 15 nouvelles personnalités russes ou pro-russes, jugées responsables de la violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, seront interdites de visas et verront leurs avoirs gelés au sein de l’UE. Ces noms viennent s’ajouter à la liste des 33 personnes déjà visés par des sanctions similaires.
Parmi les personnes sanctionnées figurent des hauts responsables politiques russes tels que Dmitry Nikolayevich Kozak – vice-premier ministre en charge de la Supervision de l’intégration qui fut également responsable de la supervision de l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi – ou Oleg Genrikhovich Savelyev, actuel ministre des Affaires criméennes. Des hauts responsables militaires sont également visés, comme Valery Vasilevich Gerasimov, chef d’état-major de l’armée russe et Igor Dmitrievich Sergun, patron du renseignement militaire russe. Dernière catégorie de personnalités sanctionnées : les leaders séparatistes à l’est de l’Ukraine à l’instar d’Andriy Purgin, chef de la République autoproclamée de Donetsk.
Élargie pour la troisième fois depuis le début du mois de mars, cette liste cible, à chaque nouvelle étape, des personnes plus haut placées dans l’establishment politique et militaire russe. Mais, contrairement aux Américains, les Européens rechignent encore à s’attaquer à des personnalités issues du premier cercle de Vladimir Poutine. La liste publiée le 28 avril par Washington comprend sept responsables et 17 sociétés, proches du président russe, parmi lesquels Igor Setchine, le patron de la puissante compagnie pétrolière publique Rosneft.
Quant au déclenchement de la « phase trois » – qui prévoit de passer des sanctions individuelles à des sanctions économiques – « elle n’est pas encore d’actualité », indique-t-on à Bruxelles où ces mesures sont néanmoins en préparation depuis plusieurs semaines. Si les Américains se disent « prêts » et que plusieurs Etats membres – en particulier des ex républiques soviétiques, à l’instar de la Pologne ou des Pays Baltes – prônent l’adoption d’une ligne dure vis-à-vis de Moscou, une majorité de pays européens restent réticents à passer le cap. « Il faudrait que les Russes franchissent une ligne rouge » – à comprendre la décision d’intervenir militairement dans l’est de l’Ukraine – « pour que la phase trois des sanctions soit enclenchée d’un commun accord », confiait, le 28 avril, un membre du Conseil de l’UE.
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
Pour aller plus loin :
Consulter la liste des personnes visées par les sanctions sur le Journal Officiel de l’UE ICI