Lors d’un discours adressé à
l’ensemble de l’Équipe de France de l’export
(Ubifrance, CCI en France et à l’étranger, Sopexa, Oséo, OSCI…), le 22 novembre
à Bercy, le secrétaire d’État au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, a pointé
les deux écueils du commerce extérieur de la France que sont ses faiblesses dans la « production industrielle » et « l’organisation » en matière
d’appui aux entreprises.
Evoquant la
désindustrialisation de l’Hexagone, le secrétaire d’État a insisté sur la
nécessité de « rebâtir un tissu industriel, hors de l’armement et de la
haute technologie ». La France ne peut pas « se cacher éternellement
derrière les grands contrats ». Selon Pierre Lellouche, « les
chiffres du commerce extérieur montrent que nous avons un problème structurel
de compétitivité, causé d’abord par notre outil de production ».
Du coup, a dévoilé le secrétaire
d’État, la France va atteindre « un record triste en 2011, avec une
balance négative de son commerce extérieur de 75 milliards d’euros, après – 52
milliards en 2010 ». Pour illustrer la chute de la part de marché de la
France dans le monde, passée de 6 % en 1990 à 3,5 % en 2010, il a cité
l’automobile, un secteur qui générait un solde des échanges positif de 9,3
milliards d’euros en 2003. Or, selon lui, « il est passé à un déficit de 7
milliards en 2010 » et « les exportations automobiles vont baisser de
5 % entre 2003 et 2011, pendant que les importations, au contraire, vont
augmenter de 3 % ».
L’automobile « n’est pas
seule en cause ». Pierre Lellouche a aussi cité la chimie et , plus étonnant
pour un grand pays agricole comme la France, l’agroalimentaire. S’adressant plus
particulièrement au président de l’agence de marketing Sopexa, Jean-Michel
Lemétayer, il a rappelé que la part mondiale de la France dans ce domaine est
tombée « de 9 à 6 % en dix ans », l’Allemagne passant même devant la
France avec 7 %. Pour une « meilleure organisation à l’export », le
secrétaire d’État demande encore à l’Équipe de France de renforcer la
« mutualisation » des forces.
Tout en tressant des lauriers à
l’agence publique Ubifrance, qualifiée « d’organisation moderne
fonctionnant comme une boîte privée capable de s’adapter », Pierre
Lellouche lui a demandé « de travailler plus avec Sopexa »,
affirmant, au passage, que « les guerres picrocholines de territoire »
n’ont plus lieu d’être. Les régions, de leur côté, « ne peuvent avoir des
bureaux partout dans le monde ».
« Il faut mutualiser »,
a répété le secrétaire d’État en détaillant les nouveaux chantiers
d’Ubifrance : ouverture, le 1er janvier prochain, de dix
nouveaux bureaux à l’étranger (Libye,
Côte d’Ivoire, Kazakhstan…) et délégation des services d’accompagnement aux
entreprises dans une soixantaine de pays aux autres membres de l’Équipe de
France (Chambres consulaires – des négociations sont en cours – opérateurs
spécialisés du commerce international…). Au passage, il a indiqué que la
Chambre de Commerce franco-arabe rejoindrait l’Équipe de France de l’export le 1er janvier prochain.
François Pargny
Pour en savoir plus :
Lire la fiche pays France,
présentant notamment les statistiques récentes du commerce extérieur de la
France dans le monde
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