Après des bureaux à Montpellier, Toulouse et Montréal, le réseau Racines Sud a inauguré fin juin de nouveaux locaux à Paris. Histoire d’une association qui veut faire rayonner le savoir-faire occitan dans le monde.
« Racines Sud est la seule association issue de la loi 1901 rattachée à un territoire régional », se félicite Emmanuelle Darras-Rivault, directrice générale de Racines Sud, interrogé par Le Moci. Créé en 2007 par cette dernière, le réseau a pour but d’organiser des événements à l’étranger de promotion du territoire pour faire connaître la région Occitanie de manière à repérer des investisseurs étrangers qui veulent s’installer dans cette région tout en élargissant le cercle des adhérents.
2e région de France métropolitaine avec 13 départements, l’Occitanie est une région particulièrement dynamique, principalement dans le secteur tertiaire (marchand et non marchand). Elle attire de nombreux investisseurs, avec la création d’environ 50 000 entreprises (entre janvier et juin 2021), un bond de 45 % par rapport à la même période l’année précédente, selon les données de l’Insee.
« Nous avons ouvert ce bureau à Paris pour que tous les occitans de Paris, que ce soient des présidents et des adhérents de différentes associations occitanes de la capitale (Catalans, Toulousains, Gascons…) puissent bénéficier de notre diaspora à l’étranger », explique la directrice. Et d’ajouter : « cela permet également d’avoir un ancrage auprès de ceux qui œuvrent à l’international, comme les Français de l’étranger au Sénat, le quai d’Orsay, le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l’Education nationale pour les étudiants ».
Favoriser les échanges
Le réseau travaille également avec les écoles et universités sur les programmes de mobilité internationale des étudiants. Il bénéficie pour cela de 22 partenariats avec des écoles d’ingénieurs, des écoles de commerce, les facultés de droit, d’économie ou encore de pharmacie et de chimie. « Cette cible nous intéresse car ce sont les futurs ambassadeurs de la région », souligne Emmanuelle Darras-Rivault.
Racines Sud aide également les entreprises du territoire, en les mettant en relation avec des membres du réseau pour ouvrir des portes dans un pays. « Notre spécificité ? Nous fonctionnons comme un club avec une diaspora occitane à l’étranger », précise la directrice.
Le réseau compte aujourd’hui 1 600 membres dans le monde. « Si une entreprise souhaite par exemple exporter son produit dans un pays scandinave, je peux lui présenter une personne d’origine occitane qui connaît bien l’écosystème scandinave et peut déjà lui dire s’il y a un marché pour son bien en question », explique Emmanuelle Darras-Rivault. L’ambassadeur travaille bénévolement sur le sujet.
L’entreprise montpelliéraine Esii, spécialisée dans la gestion des files d’attente pour le secteur administratif et la santé a d’ailleurs fait appel plusieurs fois à ce réseau. « Lorsqu’on veut exporter, c’est compliqué, en raison de la langue et la culture. Il faut alors s’entourer de personnes qui vivent localement et qui ont les codes », confirme Laurent Ventura, directeur général adjoint d’Esii.
Le gain pour l’entreprise ? Lui faire gagner du temps. « Les relations se font plus rapidement, plus directe grâce à ce lien d’appartenance et c’est plaisant », précise Laurent Ventura. Concrètement, la PME montpelliéraine a embauché un VIE (Volontariat international en entreprise) de deux ans pour sa filiale canadienne composée de 4 personnes par l’intermédiaire de Racines Sud. Elle a aussi utilisé ce réseau pour recruter un commercial, toujours pour la filiale canadienne. « Cette fois-ci, Racines Sud nous a mis en relation avec un chasseur de tête local et nous avons recruté rapidement notre responsable des ventes », détaille ce dernier.
Dans le cas où l’entreprise souhaite une étude de marché plus poussée, alors, l’association préfère rediriger vers l’antenne locale de Business France. « Nous ne sommes pas concurrents avec ces derniers », indique Emmanuelle Darras-Rivault.
Le réseau fonctionne à 70 % par des financements privés des adhérents et à 30 % par des subventions publiques. Les expatriés sont exemptés des cotisations « car on souhaite vraiment qu’ils s’impliquent dans leur rôle d’ambassadeurs », conclut la directrice.
Claire Pham