La mission, menée par le Fonds
monétaire international (FMI) du 9 au 19 novembre à Dubaï et Islamabad, n’aura
pas permis d’aplanir les différents entre le FMI et le Pakistan. En septembre
dernier, ce grand pays de 187 millions d’habitants avait décidé de rompre avec
l’organisation internationale et de se passer ainsi de la tranche finale de 3,7
milliards de dollars d’un prêt de 10,7 milliards contracté en 2008, en raison
de désaccords profonds dans les réformes structurelles.
Le FMI souhaite, notamment,
l’instauration d’une taxe à la valeur ajoutée. Parmi d’autres sujets, comme les
dépenses de santé, d’éducation ou d’infrastructure, la TVA a de nouveau été
discutée à Islamabad, si l’on en croit le communiqué de presse du Fonds
monétaire international, en date du 22 novembre. Mais sans succès, on peut l’imaginer.
Seule lueur d’espoir, la réforme
du secteur de l’énergie. L’électricité peut être coupée 15 à 18 heures par
jour. D’après les Services économiques français au Pakistan, cette réforme a été
préparée par le ministère de Finances en septembre 2011. Une nouvelle
direction, la Central Power
Purchasing Agency (CCPA), pourrait ainsi remplacer Pepco,
dont une partie des entités pourraient être privatisées, et de nouvelles têtes
pourraient aussi apparaître dans les instances dirigeantes de sociétés de
distribution électrique.
Toutefois, estiment les Services
économiques français, il ne faut pas s’attendre à « une vaste
restructuration » du secteur de l’énergie, en raison des élections
présidentielles et législatives prévues en 2013. Outre d’importantes pénuries
d’électricité, de gaz, de carburant et de certaines denrées alimentaires, la
population est confrontée à de vertigineuses hausses des prix.
Le FMI estime que le Produit
intérieur brut (PIB) de la nation augmentera de 3,5 % en 2011-2012 et que l’inflation
diminuera, mais la balance des comptes courants devrait afficher à nouveau un
déficit et le risque général et l’insécurité sont un frein à la venue de
nouveaux capitaux. Ainsi, d’après la Banque centrale du Pakistan, les
investissements directs étrangers entre les neuf premiers mois de 2010 et la
période correspondante de 2011 sont tombés de 1,58 milliard de dollars à 964
millions.
Pendant l’exercice 2010/2011, le commerce extérieur est reparti à la hausse. Tirées par le textile, les exportations ont bondi de 28,6 % sur un an à 25 milliards de dollars. De même, les importations ont progressé de 14 % à 35,6 milliards de dollars. Les principales hausses ont touché les produits pétroliers, la chimie et l’alimentation.
Parallèlement aux négociations
avec le FMI, le Pakistan a mené le sixième round de ses négociations
commerciales avec l’Inde. Les deux États voisins auraient avancé sur différents
sujets, comme la libéralisation du commerce et des visas et le transport
d’électricité. Leurs échanges sont encore limités, puisque l’Inde n’a absorbé que 1 % des exportations de son voisin en 2010/2011.
Les fournitures indiennes au Pakistan ont été plus importantes, de l’ordre de 1,4 milliard de dollars, soit plus du double des livraisons de la Corée du Sud (550 millions) et presque le même chiffre de ventes que le Japon (1,6 milliard). Globalement, l’Union européenne (UE) est le premier client du Pakistan, avec une part de 24 % dans les exportations pakistanaises en 2010/2011.
D’après la lettre confidentielle Bruxelles MOCI
News du 23 novembre,
« la levée officielle des réserves de l’Inde, le 7 novembre, dégage la
voie pour la demande de dérogation que l’UE sollicite à
l’OMC pour accorder des préférences commerciales au Pakistan, dont l’économie
fut ravagée par les inondations en août 2010 ». L’Union européenne doit maintenant
poursuivre les négociations avec certains pays membres (Maroc…) pour obtenir un
consensus. Les différentes mesures envisagées permettraient ainsi au Pakistan
d’accroître de 100 millions d’euros par an ses exportations dans l’UE, comparé
à 2009.
François Pargny
Pour en savoir plus :
Consulter
La fiche pays du MOCI sur le Pakistan
- Le GPS Business du MOCI sur le Pakistan, en tapant
« Pakistan » dans l’onglet « Où », qui présente des
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d’informations, une série de salons, des appels d’offres et des textes
règlementaires.