Mexique recherche investisseurs désespérément. Gerardo Ruiz Mateos, son ministre de l´Économie, était invité le 16 février par la Chambre de commerce et d´industrie de Paris (CCIP) à participer à un séminaire sur le thème « Pourquoi investir au Mexique ? ».?Il a dressé un état des lieux de l´économie de son pays, avant d´examiner les pistes d´action pour une coopération franco-mexicaine renforcée.
L´économie mexicaine, qui jusque-là résistait plutôt bien, s´est retrouvée déséquilibrée sous l´effet d´un part de la faillite, en septembre, de la banque d´investissement américaine Lehman Brother, d´autre part de la propagation de la crise américaine à l´ensemble des pays industrialisés.
Les prévisions de croissance annoncées par le ministre ne dépassent pas 1 % à 1,5 % pour 2008 et 1 % pour 2009. Le Mexique paye sa trop grande dépendance vis-à-vis de son voisin américain. En dépit de ses efforts pour diminuer le poids des exportations vers ce pays, celles-ci représentent encore près de 80 % du total des ventes mexicaines. Avec 78 % de la production exportée, le secteur manufacturier est le premier affecté par la baisse de la demande américaine, notamment dans le secteur automobile.
Au bord de la récession, le pays est condamné non seulement à diversifier son commerce, une évolution déjà amorcée depuis quelques années en multipliant les accords bilatéraux (52 à ce jour), mais à le faire dans l´urgence et dans un contexte de forte pression sociale.
Toutefois, le Mexique a des atouts dans sa manche. Il est donné comme le bon élève parmi les pays émergents – il fait partie des BRICSAM (pour Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud et Mexique).?La consolidation des fondamentaux entamée il y a quelques années lui donne un certain crédit auprès des bailleurs de fonds internationaux. Ainsi la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement (BID) se sont engagées à financer, des projets de relance économique. Ce financement se monterait à 5 milliards de dollars, selon la Mission économique à Mexico.
Le secteur des infrastructures, où beaucoup reste à faire, est l´un des principaux destinataires de ces fonds.?Le gouvernement a annoncé son intention d´y investir 175 milliards d´euros, en particulier dans le domaine logistique. De quoi relancer la coopération économique entre la France et le Mexique, sur laquelle planche, depuis juin 2007, un comité franco-mexicain d´hommes d´affaires (voir Latina MOCI news n°1 du 10 février 2009). On sait par ailleurs, comme l´a indiqué Juan Gallardo Thurlow, président du groupe Embotelladoras Unidas, qui accompagnait Gerardo Ruiz Mateos, que le Mexique souhaite s´inspirer du modèle français des pôles de compétitivité, jugé « plus ciblé » que celui des « clusters » à l´anglo-saxonne, pour structurer une politique encore émergente de soutien aux filières technologiques. »
En tout cas, le président Nicolas Sarkozy, qui est attendu les 8 et 9 mars au Mexique, table sur une bonne moisson de contrats pour les entreprises françaises.
Sylvette Figari
Un forum d´affaires France-Mexique en novembre
Lors de son passage à Paris, le 16 février, Alfred Rodriguez, vice-président de la Chambre franco-mexicaine de commerce et d´industrie (CFMCI ), a confirmé la tenue d´un forum d´affaires France-Mexique du 25 au 27 novembre 2009 à Mexico-City. Cet événement B-to-B a pour vocation de stimuler les partenariats franco-mexicains.?Il se déroulera sous la houlette de la CFMCI en partenariat avec Ubifrance, les conseillers du commerce extérieur de la France et, côté mexicain, de Promexico, l´agence de promotion du commerce et des investissements lancée en mai 2007.
Contacts : [email protected], [email protected]
Les participants : grands groupes et PME
Parmi la centaine de participants au séminaire de la CCIP sur le Mexique du 16 février, se trouvaient à la fois des représentants de grands groupes (Alcatel-Lucent, Calyon, EADS, HSBC France, Renault, Safran, Schneider Electric, Société générale, Veolia…) et de PME. C´était le cas, notamment, d´Aerophile SA, spécialiste mondial du ballon captif, d´Air Marrel, qui assemble des plates-formes pour charger les containers de bagages sur les avions gros porteurs et des palettes de marchandises dans les avions cargos, de Cintel (NTIC), de Dubin (produits et services destinés à l´industrie), des Ets Chabardes Outillage Astra (fabricants d´outils coupants pour l´industrie), de Fresh R (traitement de déchets bitumeux, de Streamezzo (Internet mobile)…
Isabelle Verdier