La secrétaire d´Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac, s´est rendue du 12 au 14 novembre au Maroc. Elle a, notamment, signé un protocole de prêt de 625 millions d´euros pour favoriser le financement des exportations françaises de matériel roulant et d´équipement de la ligne à grande vitesse entre Tanger et Casablanca.
Une décision qui faisait coup double. C´était, d´abord, un message d´encouragement vis-à-vis des entreprises tricolores, dont 400 étaient réunies à la biennale du savoir-faire tricolore, France Expo Casablanca (12-15 novembre). C´était, ensuite, une illustration de l´engagement français à poursuivre l´irrigation du territoire, les nouvelles infrastructures de communication servant la volonté du Maroc de devenir une terre d´accueil des investisseurs.
La France participe largement à l´association du Maroc à une Europe élargie. Ses entreprises sont présentes, comme le montre l´établissement du projet Renault-Nissan à quelques kilomètres en chemin de fer du site du grand port de TangerMed. Anne-Marie Idrac n´a pas manqué de rappeler le statut de pays avancé accordé par l´Union européenne. Ce statut est un accord de libre échange approfondi, qui va bien plus loin que la simple suppression des barrières tarifaires. Il s´agit là d´éliminer les barrières non tarifaires, un vaste chantier qui passe par la reprise de l´acquis communautaire, par exemple, en matière de réglementation technique.
Coopération en matière de propriété industrielle
A cet égard, le colloque, en présence de la ministre, organisé par la Confédération générale des entreprises marocaines (CGEM) sur le thème de la propriété industrielle, éclaire sur la transformation qui s´opère progressivement. Du mode défensif, il faut passer à l´offensive. Un accord conclu au terme du séminaire prévoit ainsi que cinq entreprises marocaines dans des secteurs divers (huile d´argan, cosmétiques, parfums…) vont bénéficier de l´expertise française pour se développer à l´international et protéger leurs marques.
La France a tout intérêt à une transformation toute en douceur. Elle est le premier partenaire commercial (6,2 milliards d´euros d´échanges l´an passé) du Royaume, également son principal investisseur étranger (plus de 1 milliard par an) et pourvoyeur d´aide bilatérale (200 millions en moyenne annuelle). Elle génère de l´emploi dans toute une série de secteurs, comme la sous-traitance aéronautique, tout en confortant l´activité de ses entreprises dans l´Hexagone. Après avoir visité plusieurs sociétés du groupe Safran, Anne-Marie Idrac s´est déplacée sur le campus de formation de Veolia. Formation, mais aussi expertise : la ministre a inauguré, à cette occasion, un laboratoire de contrôle de la qualité des eaux.
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François Pargny