Après avoir connu un net rebond après le choc initial de la pandémie de Covid-19, le commerce mondial des marchandises ralentit, selon le dernier baromètre du commerce de marchandises de l’OMC, publié le 15 novembre. Il complètent les dernières prévisions de cette institution basée à Genève.
L’indice global du commerce mondial de marchandises du baromètre de l’OMC est passé sous la valeur de base (99,5) de cet indicateur composite qui fournit des renseignements « en temps réel » sur l’évolution du commerce des biens par rapport aux tendances récentes, en avance sur les statistiques traditionnelles sur le volume du commerce.
Ce retour à la tendance se produit après la valeur record de 110,4 enregistrée en août, qui témoignait à la fois de la solidité de la reprise du commerce et de l’ampleur du choc induit par la pandémie l’an dernier.
De récents chocs du côté de l’offre, y compris l’engorgement des ports dû à la forte augmentation de la demande d’importations au cours du premier semestre de l’année et les perturbations de la production des marchandises largement échangées telles que les automobiles et les semi-conducteurs, ont contribué à la baisse du baromètre, estiment les analystes de l’OMC.
La demande internationale faiblit
Il semble désormais qu’il y ait aussi un ralentissement de la demande de marchandises échangées, comme l’illustre la diminution des commandes à l’exportation, ce qui a encore contribué à faire baisser le baromètre. Selon l’OMC, le ralentissement de la demande d’importations pourrait aider à réduire l’encombrement des ports, mais il est peu probable que les commandes en souffrance et les retards soient réglés tant que le trafic de conteneurs atteint toujours des niveaux record.
Tous les indices composant le baromètre étaient en baisse au cours de la dernière période, reflétant une décélération globale du commerce mondial des marchandises. La baisse la plus forte a été constatée pour l’indice relatif aux produits automobiles (85,9), qui est tombé en dessous de la tendance car la pénurie de semi-conducteurs a entravé la production de véhicules dans le monde entier.
Cette pénurie transparaissait aussi dans l’indice relatif aux composants électroniques (99,6), qui de supérieur à la tendance est passé à conforme à la tendance. Les indices concernant les commandes à l’exportation (97,8), le trafic de conteneurs (100,3) et les matières premières (100) sont eux aussi retombés à des niveaux proches de leurs tendances récentes. Seul l’indice relatif au fret aérien (106,1) est resté bien supérieur à la tendance car les transporteurs ont cherché des solutions de remplacement du transport maritime.
Le commerce mondial de marchandises
devrait croître de 4,7 % en 2022
Les dernières valeurs du baromètre sont globalement conformes aux prévisions commerciales révisées de l’OMC datant du 4 octobre, qui tablaient sur une croissance du volume du commerce mondial de marchandises de 10,8 % en 2021, contre une prévision à 8 % en mars, qui serait suivie d’une hausse de 4,7 % en 2022.
Les prévisions montraient aussi un ralentissement de la croissance trimestrielle du commerce au second semestre de 2021, alors que le volume du commerce des marchandises approchait le niveau de sa tendance d’avant la pandémie.
Les perspectives du commerce mondial continuent d’être assombries par des risques considérables de détérioration, estime l’OMC, notamment des disparités régionales, un commerce des services qui reste faible et des rythmes de vaccination qui prennent du retard, en particulier dans les pays pauvres. La Covid-19 continue de représenter la plus grave menace pour les perspectives commerciales, car la reprise pourrait être facilement compromise par de nouvelles vagues d’infection.
SC
Pour consulter le baromètre de l’OMC (en anglais), cliquez ci-dessous !