Deux semaines avant le début de la Cop 28, Bruxelles et Ottawa ont scellé une alliance verte lors du sommet bilatéral qui s’est tenu les 23 et 24 novembre à Saint-Jean de Terre-Neuve. Cet engagement commun pour accélérer la transition énergétique doit favoriser la coopération économique et écologique.
Deux mois après la signature d’un accord visant à sécuriser ses approvisionnements en métaux critiques, indispensables à la transition énergétique, l’Union européenne (UE) se rapproche du Canada avec une alliance verte. Concrètement, les signataires s’engagent à approfondir leur coopération « dans la lutte contre le changement climatique, la protection de l’environnement et des océans, l’arrêt et l’inversion de la tendance à la perte de biodiversité », selon un communiqué commun.
Dans le détail, en s’appuyant sur la coopération déjà existante, cette alliance prévoit d’intensifier « la coopération politique, technique, économique et scientifique dans les domaines de l’action climatique, de l’environnement et des océans, la transition énergétique, la transformation industrielle verte, la coopération réglementaire et commerciale, la recherche et l’innovation, la finance climatique, la finance durable et le financement de la biodiversité, ainsi que la coopération au niveau multilatéral et le soutien aux transitions climatiquement neutres des pays tiers ».
Le Canada se prépare au mécanisme d’ajustement carbone de l’UE
Bruxelles et Ottawa entendent également poursuivre leur collaboration en vue de l’entrée en vigueur du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), le 1er janvier 2026. A cette date, un tarif sera imposé sur les marchandises à forte intensité carbone importées dans l’UE : la fonte, le fer et l’acier, le ciment, les engrais, l’aluminium, l’électricité et l’hydrogène.
Des échanges sur les systèmes de tarification du carbone et les mesures en matière de décarbonation vont donc se prolonger. L’accord signé au cours de ce sommet bilatéral prévoit également une nouvelle collaboration spécifique pour abaisser les émissions de gaz à effet de serre des industries de l’énergie et de la sidérurgie, en travaillant à l’amélioration du recyclage de l’acier et de l’aluminium. Autre domaine dans lequel l’Europe et le Canada ont décidé de renforcer leur coopération, l’innovation était également au menu des discussions.
Recherche scientifique et partenariat digital
Le sommet de Saint-Jean de Terre-Neuve a en effet été l’occasion d’annoncer la fin des négociations sur les collaborations dans le cadre du Pilier 2 d’Horizon Europe, le plus important programme de collaboration en science, en recherche et en innovation au monde. Ce programme de la Commission européenne, qui couvre la période 2021-2027, doit permettre l’émergence de solutions face aux défis du développement durable.
Ce rapprochement entre scientifiques, qui doit être acté prochainement, a pour ambition d’approfondir les recherches croisées entre scientifiques canadiens et européens. Par ailleurs, un partenariat digital vient compléter l’alliance verte et ce rapprochement dans la recherche scientifique. Au programme de ce partenariat : l’intelligence artificielle, la gouvernance et la responsabilité des plateformes en ligne, les technologies quantiques, la connectivité internationale et la cybersécurité, ainsi que les compétences numériques.
Cette année 2023 aura été particulièrement productive pour les relations entre le Canada et le Vieux Continent. Les annonces faites lors du sommet de Saint-Jean de Terre-Neuve interviennent alors que se termine l’année de l’innovation franco-québécoise (AIFQ), une série d’événements visant à renforcer la collaboration économique entre la France et le Québec, au service d’une relance durable.
Sophie Creusillet