L’Afrique et plus particulièrement le « sous-continent » au sud du Sahara serait, selon les observateurs, « la dernière frontière de la mondialisation ». Au demeurant, la Chine ne serait plus seule à s’intéresser à cette région riche en ressources naturelles – Pékin acquiert hydrocarbures et terres agricoles. Les géants occidentaux de l’agroalimentaire et de la parfumerie-cosmétique, Unilever ou autres L’Oreal, investissent aujourd’hui dans des pays où l’urbanisation et la classe moyenne s’accroissent.
A raison, peut-on penser, puisque l’Afrique subsaharienne sort renforcée du dernier paysage de l’économie de la planète dressée par la Banque mondiale. De fait, dans ses dernières perspectives économiques mondiales (janvier 2012), alors que l’institution internationale vient de réviser à la baisse la croissance de la planète (2,8 % en 2012), l’Afrique subsaharienne va enregistrer dans les années à venir une progression régulière de son produit intérieur brut (PIB). De façon concrète, son PIB, après avoir affiché + 4,8 % en 2010 et + 4,9 % en 2011, va encore progresser de 5,3 % cette année et 5,6 % en 2013. La Banque mondiale prévient, toutefois, que ces performances enviables pourraient être remises en cause par une récession dans la zone euro et par une trop forte volatilité des prix du pétrole.
Deuxième économie d’Afrique subsaharienne, après l’Afrique du Sud, le Nigeria, géant pétrolier, a connu une progression enviable de sa croissance, passée à 7,1 % en 2011, grâce au développement de l’activité dans les télécommunications, la vente de gros ou la distribution. En 2011, note l’organisation internationale, les investissements directs étrangers (IDE) en Afrique subsaharienne ont progressé d’un quart en flux.
Pour Alexandre Vilgrain, qui préside le Conseil des investisseurs français en Afrique (Cian), le continent est un « bon risque ». Néanmoins, l’Afrique possède toujours une mauvaise image, observe-t-il dans le rapport 2012 du Cian publié par le magazine Le MOCI (numéro hors série de décembre 2011), tout en se félicitant du rôle croissant du secteur privé en matière de développement.
La Banque mondiale conseille aux pays africains de diversifier leurs exportations et leurs débouchés extérieurs. Sans doute, revient-il aussi aux gouvernements d’améliorer l’environnement des affaires, qui nuit à l’image du continent et ne favorise pas l’investissement domestique et les IDE. Dans le dernier panorama de l’environnement des affaires au sud du Sahara, sur 24 pays étudiés par l’assureur-crédit Coface, les trois quart sont notés C (Cameroun, Côte d’Ivoire, Kenya..) ou D (Nigeria, Angola…), c’est-à-dire environnement « très difficile » ou « extrêmement difficile ». Les mieux placés, Afrique du Sud, Botswana et Maurice, obtiennent A 3 : « environnement sécurisé ». La Namibie est affecté d’un A4 : « environnement convenable ». Coface, enfin, jugeant l’environnement des affaires au Sénégal et au Ghana « instable et peu performant », leur attribue la note B.
Parmi ces six États, seul le Ghana – seul pays aussi à produire du pétrole, depuis peu il est vrai – devrait afficher une croissance économique supérieure à la moyenne régionale : 9 % en 2012 et 8 % en 2013, après 13,6 % en 2011. Selon la Banque mondiale, le voisin du Nigeria n’a pas seulement profité de la manne pétrolière, mais aussi de « la robuste expansion du secteur non pétrolier ».
François Pargny
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