Le Mexique, outré par la décision de Nicolas Sarkozy de dédier l´Année du Mexique en France à la détenue Florence Cassez, a décidé de suspendre sa participation à l´évènement. Suspension qui fait craindre des dommages économiques majeurs. Car l´organisation d´une année culturelle génère d´importantes retombées économiques entre les deux Etats, comme ce fut le cas pour le Brésil en France en 2005 et la Chine en 2003.
C´est pourquoi les entreprises françaises actives au Mexique sont inquiètes : Axa, Alstom, Faurecia, Eurocopter, Schneider Electric, Suez, Veolia ou encore Lafarge présentes dans ce pays membre de l’ALENA (Accord de libre échange nord américain), espéraient ainsi doper leurs relations commerciales bilatérales. D´ailleurs plusieurs d´entre elles sont dans le comité de mécènat de cette année du Mexique, présidé par l´équipementier aéronautique Safran. « Il y a plus de 150 entreprises françaises implantées au Mexique », précise La Tribune le 16 février.
Le Conseil du Commerce extérieur craint que de gros contrats soient annulés. Les secteurs les plus touchés risquent d´être la santé, l´environnement et surtout l´aéronautique : 70 % des ventes d´EADS au Mexique sont des contrats publics. De fait, le sol mexicain offre des avantages non-négligeables pour ces entreprises : l´accès à la zone dollar, la proximité du marché américain et une main d´œuvre qualifiée à bas coûts.
Les entreprises s´interrogent aussi sur l´avenir des diverses coopérations qui ont été lancées : la création d´un pôle de compétitivité aéronautique entre la ville de Querétaro et Toulouse, un développement de biocarburant à usage aéronautique ou la construction d´une laiterie modèle avec Danone et un partenaire mexicain.
Le Mexique est le second partenaire commercial de la France en Amérique latine. En 2010, la France a vendu 2 milliards d´euros de marchandises au Mexique, qui lui en a acheté pour 404 millions d´euros , selon les statistiques de GTIS. Mais à l´inverse, la France est loin d´être un partenaire stratégique pour ce géant latino-américain : l’Hexagone n´est que le cinquième partenaire économique européen du Mexique, devancé par l´Allemagne, l´Italie, les Pays-Bas et l´Espagne, rapporte le Figaro.
Toutefois, l´économie mexicaine misait justement sur cet évènement franco-mexicain pour s´affranchir de sa dépendance avec son voisin américain, qui absorbe 80 % de ses exportations. Alors, cela va-t-il rester « la pire Année du Mexique en France » comme s’interroge le journal mexicain Excelsior ?
Alix Cauchoix