Un peu oublié dans le concert médiatique qui se focalise davantage sur la situation militaire à l’Est de l’Ukraine, le projet d’accord d’association entre l’Union européenne (UE) et l’Ukraine est pourtant au centre des préoccupations de Moscou et désormais intégré au nouvel accord de paix signé le 12 février à Minsk.
La reprise des discussions trilatérales UE-Ukraine-Russie a d’ailleurs été programmée au 3 mars prochain, a confirmé la Commission européenne. Destinées à prendre en compte l’impact de cet accord sur l’économie russe, ces consultations – entamées l’an passée – sont parmi les clauses de l’accord de paix conclu le 12 février à Minsk, en vue de l’arrêt des hostilités dans l’est du pays.
Moscou aurait demandé plus de 2000 modifications…
A ce jour, selon une confidence obtenue par la Lettre confidentielle de Bruxelles, Moscou aurait demandé plus de 2000 modifications au volet commercial de l’accord d’association UE/Ukraine ! Des préoccupations qui concernent les tarifs, les normes et la réglementation technique, les normes vétérinaires et phytosanitaires, l’énergie et les règlements douaniers.
Autre crainte soulevée par Moscou : l’arrivée sur son marché, via l’Ukraine, de produits européens au détriment de sa production nationale. Les autorités russes estiment, en outre, que le pays ne peut pas bénéficier de conditions commerciales privilégiées à la fois avec son voisin russe et avec l’UE.
Les parties ont jusqu’au 1er janvier 2016 pour répondre aux attentes de la Russie, la Commission ayant accepté de reporter la mise en oeuvre provisoire de l’accord de libre-échange UE/Ukraine. D’ici là, Kiev continuera à jouir des préférences commerciales octroyées par Bruxelles depuis fin avril 2014, tout comme du régime tarifaire préférentiel prévu dans l’accord de libre-échange de la Communauté des Etats indépendants (CEI).
Kattalin Landaburu, à Bruxelles
Pour prolonger :
–Russie : le secteur pharmaceutique s’attend à devoir investir davantage dans la production locale
–Russie : les entreprises françaises espèrent une levée des sanctions