L’exportation demeurera le
principal moteur de la sous-traitance tricolore en 2012. L’an dernier, le
chiffre d’affaires des entreprises d’au moins 20 personnes a progressé de 7,14 % pour s’élever à près de 59,85
milliards d’euros, « mais quand les livraisons dans l’Hexagone ont
augmenté de 5,2 %, les ventes à l’étranger ont, elles, augmenté de 12,9
% », a relevé Daniel Coué, consultant pour le Salon mondial de la
sous-traitance industrielle (Midest), à l’occasion d’un petit-déjeuner de
présentation de la 42ème édition du Midest (6-9 novembre, Paris Nord
Villepinte), le 31 mai.
« En fait, les expéditions à
l’étranger connaissent une progression rapide depuis 2004 », observe
Daniel Coué. Si dans les années soixante dix, le taux d’exportation atteignait
15 %, il était de 24,6 % en 2009, 25,4 % en 2010 et 26,8 % en 2011. Pour le
consultant français, « les sous-traitants démontrent leur compétitivité. En
revanche, c’est au détriment du marché domestique, une grande part des
exportations correspondant à des substitutions dans la mesure où les donneurs
d’ordre français délocalisent hors de l’Hexagone ».
Autre constat, les exportations
progressent plus vite que les importations, si bien que le taux de couverture a
aujourd’hui dépassé la barre des 90 %. « C’est la confirmation que les
sous-traitants français se portent bien, mais c’est aussi la démonstration que
le marché domestique se porte mal », commente Daniel Coué. Globalement,
les entreprises françaises ont tout de même renoué avec la rentabilité
économique en 2011.
La France réalise 80 % de ses
exportations en Europe, dont une grosse moitié en Allemagne. « Depuis des
années, nous essayons désespérément de renforcer la présence de ce pays au
Midest. Mais, pour les exposants comme pour les visiteurs, c’est un parcours du
combattant », relate Sylvie Fourn, directrice du salon de la
sous-traitance à Paris. L’Allemagne possède, de loin, la première industrie de
sous-traitance en Europe, avec une part de 26,8 % en 2011 représentant un
chiffre d’affaires de 131,5 milliards d’euros.
Les Allemands ont su développer
un modèle économique propre, qui profite à leurs exportations. « En
négociant la modération salariale contre l’assurance que les produits seraient
toujours assemblés en Allemagne, les employeurs ont pu se fournir en composants
venus des voisins de l’Est », souligne Daniel Coué, selon lequel ce modèle
très compétitif a contribué à « casser le marché intérieur », même
si, assure-t-il, « il y a toujours de belles affaires à réaliser
outre-Rhin ».
Par ailleurs, les professionnels
allemands font preuve de « patriotisme », constate Jérôme Delabre,
industriel dans le Vimeux (Somme), vice-président de la Chambre de commerce et
d’industrie territoriale du littoral normand-picard et tout nouveau président
du Midest. Du coup, renchérit Sylvie Fourn, « la France n’est pas la
priorité des Allemands. Quand l’activité est bonne, ils préfèrent le marché
domestique au marché français qu’ils considèrent compliqués. Et quand
l’économie se porte mal, ils privilégient le grand export ».
Pour leur part, les
sous-traitants français ont commencé à se diversifier vers de grands pays
émergents, comme la Chine, l’Inde et le Brésil. Une opportunité pourrait leur
être offerte cette année, avec, pour la première fois au Midest, l’organisation d’un
pavillon collectif de l’Afrique du Sud. « Cette nation dispose de
technologies, de savoir-faire dans l’aéronautique ou la mécanique générale. Elle
cherche aujourd’hui sa place dans le monde de la sous-traitance et, en
particulier, recherche des partenariats », explique Sylvie Fourn. Le
pavillon national de l’Afrique du Sud devrait ainsi accueillir une vingtaine de
sociétés.
François Pargny
Pour en savoir plus:
Consulter
1 Le GSP Business du MOCI. En
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2 Les fichiers joints :
« Exposé de Daniel Coué » et « Dossier sur le Midest 2012 ».