Si globalement les pays utilisateurs du franc CFA en Afrique de l´Ouest et du Centre enregistrent une croissance de leur activité, les situations divergent en fonction de la rente pétrolière, ont constaté, hier mardi 16 octobre, les ministres des Finances de la zone, réunis à Paris.
A côté des économies dopées par la montée des cours du pétrole, les Etats qui dépendent de l´agriculture souffrent ainsi de la fragilité de leurs filières, comme sur le coton. Reste que cette croissance demeure « insuffisante pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement », peut-on lire dans un communiqué publié à cette occasion.
Christine Lagarde, ministre de l’Economie, des finances et de l´emploi a, pour sa part, annoncé une inflexion de la politique française d´aide en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).
« Pour certains pays récemment désendettés », a-t-elle expliqué, là où la France n´intervient « jusqu´ici qu´en subventions », des « opérations de prêts souverains » de l´Agence française de développement (AFD) pourront être effectuées « à des conditions très concessionnelles, prenant en compte tous les critères de prudence élaborés par les institutions financières internationales ».
De façon concrète, il pourrait s´agir, par exemple, de prêts à très longue durée (sur 30 ans), assortis d´une période de grâce » assez longue (5 ans), de taux d´intérêt bas (1 %) et d´un « mécanisme original, grâce auquel un pays emprunteur disposerait de la capacité de repousser ses paiements sur une période cumulée de cinq ans, en plus de la période de grâce initiale, afin d´ajuster le rythme de remboursement à ses recettes », a détaillé Xavier Musca, le directeur général du Trésor. Ce mécanisme, a-t-il encore précisé, doit permettre à des pays, confrontés « à une sécheresse ou à un problème particulier », d´éviter tout « risque de surendettement ».
François Pargny