Avec l’entrée aujourd’hui 1er juillet de la Croatie dans l’Union européenne, celle-ci compte désormais 28 membres, 56 000 km2 et 4,5 millions d’habitants supplémentaires. Une entrée qui ne va pas résoudre, loin s’en faut, les problèmes de ce petit pays balkanique issu, il y a 21 ans, de l’ex. Yougoslavie.
Car malgré l’essor de son tourisme et un secteur bancaire relativement sain, il peine à attirer les investissements étrangers et connaît un taux de chômage de l’ordre de 20 %. Son taux de croissance, également plombé par la récession européenne, devrait atteindre à peine 2,5 % cette année, après 1,7 % l’an dernier (FMI), loin des taux qu’avaient connu avant lui les pays d’Europe de l’Est dans les années qui avaient précédé leur adhésion à l’UE en 2004.
Selon les chiffres clés pour la Croatie de notre dernier Atlas des
risques pays, la Croatie est 84ème (sur 183) pour son environnement des
affaires au classement Doing Business de la Banque mondiale et est au
62ème rang du classement de Transparancy international pour l’indice de
perception de la corruption. Sa note de risque pays est plutôt faible au regard des standards européens : risque élevé pour Euler Hermes, note B chez Coface, risque commercial élevé (C) et risque de transfert élevé pour le Ducroire belge (4 sur 7)…
Dans un intéressant entretien accordé au monde.fr, Paul Vandoren, le chef de la délégation de l’UE à Zagreb, dresse un panorama sans concession du chemin qui reste à parcourir par ce pays, pour redynamiser son économie : « Pour moi, il n’y a pas de grande différence entre la Croatie, la Grèce, l’Italie ou le Portugal, déclare-t-il. Dans tous ces pays du Sud, le taux de chômage varie de 18 % à 21 % et celui des jeunes, autour de 58 %. La priorité pour faire redémarrer l’économie en Croatie serait de créer un climat propre à attirer les investissements. En attendant, je remarque que plus de la moitié du capital des entreprises de production de biens et services en Croatie est contrôlée par l’Etat, soit directement ou indirectement ».
Les réformes à venir devraient donc, notamment, porter sur la restructuration du secteur public et les privatisations. En entrant dans l’UE, la Croatie, qui ne manque pas d’atouts mais doit progresser en matière de compétitivité, espère en accélérer le rythme tout en bénéficiant d’un accompagnement important de la part de Bruxelles.
C. G.
Pour prolonger :
– Actualisation : Télécharger la fiche de la Commission européenne sur les chiffres clés de la Croatie, avec le fichier pdf attaché à cet article
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– Lire nos fiches de risque pays sur la Croatie : cliquez ici