Des trois thèmes majeurs de la gestion RH des expatriés –sécurité, sûreté, santé– le dernier est souvent le moins abordé par les études sur le sujet. Il est désormais sur le devant de la scène avec la pandémie de Covid-19, en particulier la santé mentale, selon la dernière étude sur les perspectives de risque d’International SOS pour 2021.
International SOS, spécialiste de la prévention du risque médical et de la sécurité des entreprises internationalisées, réalise chaque année une étude s’appuyant sur les réponses de 1 400 professionnels du risque dans 99 pays. Ce panorama des grandes tendances de la gestion du capital humain au niveau mondial est cette année sans appel : 77 % des répondants estiment que la Covid-19 constituera le principal motif d’évacuation en 2021. Un chiffre qui atteint 80 % chez les professionnels en Asie. 37 % des répondants situés en Afrique et au Moyen-Orient ainsi qu’au Japon considèrent que leur capacité à évacuer des employés sera leur principal défi l’année prochaine.
En 2021, la santé mentale représentera un risque plus important que la Covid-19
Fait nouveau : si les évacuations ont été en 2020 et resteront en 2021 une préoccupation majeure, tout comme la recherche d’informations solides sur l’évolution de la pandémie, c’est l’impact de la pandémie sur la santé mentale des collaborateurs qui inquiètent désormais les professionnels de la gestion des ressources humaines.
Pour ces derniers, la santé mentale constituera même un sujet plus important que la Covid-19 en elle-même, anticipe International SOS. Une tendance lourde qui doit conduire les entreprises à mettre rapidement en place des dispositifs adaptés (prévention, cellules de soutien…).
Pour Mick Sharp, directeur des services de sécurité de International SOS, « nous ne sommes qu’au début des conséquences de la crise de Covid-19 sur l’environnement socio-économique et psychologique ». Pour l’heure, toutefois, la santé mentale n’est perçue comme un des défis majeurs à relever en 2021 que par un tiers des répondants, derrière les ressources pour faire face à la Covid-19 (54 %), l’accès à des informations fiables sur les menaces en termes de santé et de sécurité (40 %), la formation des employés aux différents risques (35 %) et à égalité avec la communication de crise (33 %).
L’année 2021 s’avère donc particulièrement dense pour les spécialistes du risque. D’autant que, même si les différents impacts de la crise sanitaire (logistique des évacuations, information des collaborateurs, santé mentale…) continueront à occuper une place importante, les autres risques n’ont pas pour autant disparus.
Les menaces sur la sécurité (conflits armés, révoltes populaires…) sont citées comme motif d’évacuation par 25 % des répondants (37 % pour ceux en poste en Afrique et au Moyen-Orient). Selon la carte du risque sécuritaire établie par International SOS, 55 % des pays africains connaissent un risque de sécurité élevé.
Sophie Creusillet