Les pays les moins avancés (PMA) « souffriront probablement davantage que la plupart des autres pays en développement », selon un récent rapport de la Conférence des nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Peu armés contre la crise mondiale, ces 49 pays où le PIB par an et par habitant ne dépasse pas 900 dollars sont « extrêmement exposés aux chocs extérieurs ».
La mondialisation des échanges commerciaux à certes offert de nouveaux débouchés à ces pays, mais les désavantages semblent avoir pris l´ascendant sur les bénéfices selon la CNUCED qui rappelle que « la libéralisation du commerce a entrainé une diminution de taxes et impôts sur le commerce qui sont passés de 38,6 % des recettes fiscales totales dans les PMA africains pour la période 1990-1994 à 31,1 % pour la période 2000-2006 ». Dette extérieure encombrante, investissements publics et privés affaiblis, grande dépendance aux exportations… Les PMA n´ont pas trouvé dans le commerce mondial la croissance escomptée.
Les analystes de la CNUCED n´y vont pas par quatre chemins : « la récente crise économique a fait voler en éclats le mythe de l´autorégulation des marchés ». D´autant que la structure des exportations des PMA est généralement concentrée sur un petit nombre de produits : « 33 PMA avaient un indice de concentration des exportations supérieur à 0,4 pour la période 2000-2006 ; l´indice moyen était de 0,1 pour les autres pays en développement et de 0,09 pour les pays développés ».
Dans ce contexte, la CNUCED en appelle à un plus grand engagement des Etats et à une meilleure gouvernance, dite « développementiste ». Depuis 1971, date de la création de la catégorie des PMA, seuls deux pays sont sortis de cette liste : le Botswana en 1994 et le Cap-Vert en 2007. Dans les années à venir, la Guinée équatoriale, Samoa et les Maldives devraient en faire autant.
Sophie Creusillet