« J’ai fixé comme cap de doubler nos échanges avec le Koweït d’ici 3 ans », a annoncé Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, le 18 février, à Bercy, lors de la 13ème session de la commission mixte franco-koweïtienne pour la coopération économique qui s’est tenue en présence du ministre koweïtien des Finances, Anas Khaled Al Saleh.
Les ministres ont ainsi réaffirmé les objectifs évoqués lors du déplacement de Nicole Bricq au Koweït mi-mars 2013, où elle était accompagnée d’une délégation de 25 entreprises. Les échanges dans les deux sens se sont établis à 1,8 milliard d’euros en 2013. Il s’agit de leur plus haut niveau depuis 1984. « Nous pouvons faire beaucoup mieux », a, toutefois, lancé la ministre, énonçant les trois priorités qui ont été déterminées dans l’agroalimentaire, les transports et la santé.
Les voici :
Agroalimentaire : pousser les savoir-faire dans l’élevage et l’agriculture
« Les échanges sont encore trop faibles dans l’agroalimentaire », a constaté Nicole Bricq. Selon elle, il conviendrait d’appuyer les efforts koweïtiens en vue de rendre le Koweït moins dépendant de l’extérieur. Pour se faire, la ministre préconise le développement de filières d’élevage, d’agriculture et de production laitière
Transports : un projet de métro
Dans le secteur des transports, autre priorité pour l’export français, la coopération franco-koweïtienne concerne l’aéronautique mais surtout le transport terrestre, notamment celui de la mobilité urbaine avec le projet d’un métro. La France se montre très intéressée par ce projet de métro au Koweït, a reconnu la ministre. « Nous avons démontré notre excellence dans la péninsule arabique », a-t-elle souligné.
En effet, mi-juin 2013, le groupe de construction Vinci avait remporté un contrat de 1,5 milliard d’euros pour construire le métro de Doha, la capitale du Qatar. Puis ce fut au tour d’Alstom de décrocher, fin juillet, un contrat au Moyen-Orient pour réaliser un système complet de métro automatique à Riyad, en Arabie Saoudite. Plus récemment, fin décembre, l’industriel français Alstom a livré à la ville de Dubaï le premier des onze tramways Citadis qui circuleront, le long d’Al Sufouh Road, sur la première ligne de tramway de la région du Golfe dont la mise en service est prévue fin 2014. Alstom assurera la maintenance du système de transport pendant une période de 13 ans.
Santé : des coopérations publiques et privées
La santé, autre filière d’importance qui appartient à la famille prioritaire pour l’export « mieux se soigner », a été le troisième secteur de coopération abordé par Nicole Bricq. C’est aussi celui où les projets sont les plus avancés. Outre l’offre française dans les produits pharmaceutiques, la ministre a évoqué le projet de création d’un hôpital français au Koweït qui aura une portée internationale.
Nicole Bricq a aussi annoncé que l’institut Gustave Roussy était en train de lancer les premières études de marché sur un projet de modernisation d’un hôpital consacré au traitement du cancer. Cette maladie atteint les femmes koweïtiennes dès l’âge de 25 ans, alors qu’en France, le cancer touche les femmes de 35 ans. Ce futur centre permettra de mieux traiter, sur place, les cancers.
Rappelons que l’institut Gustave Roussy faisait partie de la délégation française qui accompagnait en mars 2013 la ministre lors de son déplacement au Qatar et au Koweït.
Le 31 mars 2013, Gustave Roussy et l’Hôpital universitaire de Sharjah, aux Émirats arabes unis, avaient signé un premier accord de coopération internationale pour la lutte contre le cancer, dont la finalité était de créer à Sharjah une unité multidisciplinaire dédiée au cancer du sein.
Beaucoup de Koweïtiens viennent par ailleurs se faire soigner en France. L’Hexagone dispose également d’une offre pharmaceutique dans le traitement du diabète. La coopération franco-koweïtienne vise à mettre en place ces traitements et ce savoir-faire tricolore au Koweït pour doter la France d’une vitrine internationale. « On nous demande de travailler aussi avec des entreprises privées », a informé la ministre. Le Koweït envisage des partenariats publics privés (PPP) dans la santé.
Venice Affre