Voilà une affaire qui fragilise quelque peu le très libéral Commissaire européen au commerce candidat à sa propre succession. Le 25 novembre prochain, le Commissaire au Commerce comparaîtra devant le tribunal de Gand
pour une affaire de fraude fiscale présumée.
Des négociations discrètes entre Karel De Gucht et le fisc belge n’ayant pas abouti à un accord à l’amiable, l’inspection spéciale des impôts belge pourrait réclamer au politicien belge la bagatelle de 900 000 euros, selon les médias belges. Il est reproché au politicien libéral flamand d’avoir triché en omettant de déclarer une plus-value de 1,2 million d’euros réalisée lors de la revente d’actions en 2005.
Interrogés par la presse vendredi 8 novembre, les responsables de la Commission ont exclu de demander la démission du Commissaire. Il s’agit d’une « affaire privée » entre « le citoyen » De Gucht et le fisc belge, qui «n’a aucune incidence sur l’exercice des fonctions du commissaire », a répété la porte-parole de l’exécutif européen, Pia Ahrenkilde-Hansen. Mais à sept mois des élections européennes l’affaire tombe mal. Surtout pour Karel De Gucht qui brigue un deuxième mandat à l’issue du scrutin de mai 2014.
Grand promoteur d’un accord de libre-échange UE/Etats-Unis, il souhaiterait garder son portefeuille au Commerce pour voir aboutir des négociations qu’il a contribué à faire démarrer malgré l’hostilité de certains pays comme la France. Déjà blanchi en 2009 de soupçons de délit d’initié pour la revente d’actions de la banque Fortis en 2008, Karel De Gucht a plusieurs fois laissé entendre – pour sa défense – que les enquêteurs du fisc belge s’acharnaient contre lui pour des « raisons politiques ».
Kattalin Landaburu, à Bruxelles