Au regard du dynamisme retrouvé des importations de marchandises de l’Iran – + 19,63 % d’après les Douanes de ce pays pendant les neuf premiers mois de l’année – on serait tenté de parier, sinon sur un règlement total, du moins une avancée notable des négociations internationales sur le nucléaire iranien, qui se sont ouvertes le 18 novembre et doivent clôturer le 24 novembre à Vienne.
L’appétit des grandes puissances économiques pour le grand marché iranien (près de 78 millions d’habitants) est aujourd’hui évident. D’après les données exclusives de la base de données GTA-GTIS, à fin septembre 2014, les importations de l’Iran, d’un montant de 29,369 milliards d’euros, ont manqué de peu de renouer, malgré les sanctions, avec le niveau enregistré entre janvier et septembre 2012 (30,309 milliards d’euros).
Ce sont surtout les trois premiers fournisseurs de l’Iran qui en ont profité : la Chine (+ 53,71 %), qui a ravi de peu la première position aux Émirats arabes unis (+ 39 %), et l’Inde (+ 16,96 %) qui a supplanté sur le podium de tête la Corée du Sud (+ 0,77 %). La Chine et les Émirats arabes unis ont au demeurant renforcé leurs positions, avec des parts de marché (PDM) respectives de 22,91 % et 22,6 %, devançant largement leurs poursuivants, y compris l’Inde (8,16 %) et la Corée du Sud (7,63 %). A noter également le boom des importations en provenance de Taïwan (+ 47,53 %), entré ainsi dans le Top 10 des fournisseurs, avec une PDM de 1,4 %.
La France ne se situe qu’au 13e rang, avec une part de marché d’à peine 1,1 %. En fait, les approvisionnements de l’Iran dans l’Hexagone, après avoir chuté de moitié à période constante entre 2012 et 2013, ont encore perdu 11,54 % sur les neuf premier mois de l’année, d’après la base de données GTA/GTIS.
Par produit, l’Iran a accru ses achats dans les deux principaux postes avec la Chine, machines et mécanique (+ 83,31 %) et machines et matériel électrique (+ 75,95 %), dans toute une série de secteurs avec les Émirats arabes unis, notamment l’automobile (+ 132,71 %), et dans plusieurs catégories aussi avec l’Inde, comme la fonte, le fer et l’acier (+ 158,38 %). S’agissant de Taïwan, la hausse des achats de marchandises touche les matières plastiques, les machines, produits de la mécanique et équipement électrique ou encore les produits chimiques organiques. Quant à la France, c’est un recul sensible dans ses principales catégories, à l’instar de la pharmacie (- 13,84 %).
Fran9ois Pargny
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