Dans le contexte de la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie et du renforcement de la coopération transatlantique sur les approvisionnement en gaz à la suite de la tournée de Joe Biden en Europe la semaine dernière, le gouvernement français accélère les projets de diversification des approvisionnements en hydrocarbures et intrants industriels stratégiques qui venaient jusqu’à présent de Russie, Biélorussie, voire Ukraine. En témoignent le nouveau terminal gazier envisagé au Havre et l’appel à projets lancé par Bercy dans le cadre de France 2030.
Les Echos ont rapporté le 26 mars que TotalEnergies s’est vu demandé par le gouvernement d’installer un terminal flottant de stockage et regazéification du gaz naturel liquéfié (GNL) au port du Havre, avec connexion au réseau de gazoduc d’Engie, afin de réduire la dépendance au GNL importé de Russie par gazoduc.
Le même jour, le ministère de l’Economie et des finances a publié un appel à manifestation d’intérêt visant à « réduire la dépendance de l’industrie française vis-à-vis de la Russie, de la Biélorussie ou de l’Ukraine en matière d’intrants critiques ».
Parmi les « intrants critiques » visés : ceux du secteur de la métallurgie (nickel, aluminium, cuivre, titane), de consommables spécifiques de la sidérurgie (électrodes en graphite, briquettes de fer, réfractaires), de certains produits de l’industrie chimique (noir de carbone, gaz rares, etc.) ou d’intrants critiques pour le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire (engrais ou huiles et tourteaux de tournesol, pour l’alimentation animale).
Cet appel à manifestation d’intérêt sera « ouvert jusqu’au 30 janvier 2024 avec une analyse des projets organisée au ‘fil de l’eau’ », avec à la clé, la possibilité d’obtenir un financement (subvention et/ou avance remboursable) dans le cadre de l’enveloppe du plan de résilience France 2030.
Quels types de projets sont-ils visés ?
– « des projets visant à soutenir les volumes et qualités d’approvisionnement d’envergure ».
– des projets visant, « à compétitivité égale ou supérieure des fonctions produites, à réduire les volumes de matières et les quantités d’énergie consommés, adapter les qualités et substituer les approvisionnements les plus problématiques ».
L’enjeu, la résilience : « à moyen et long terme, cette résilience passera par le renforcement de notre base industrielle sur les intrants critiques venant de Russie et par un travail au niveau européen sur nos dépendances, en vue notamment d’une meilleure prise en compte des externalités sociales et environnementales de nos importations, précise le communiqué. En parallèle, la mise en place de nouveaux partenariats avec des pays tiers de confiance permettra de sécuriser et diversifier nos approvisionnements en métaux ou intrants critiques. »
Bpifrance a été désignée pour gérer cet appel à projet. Pour consulter le cahier des charges, cliquez ICI