Les pays européens –Suisse, Royaume-Uni, Suède et Pays-Bas, en tête– trustent le haut du classement de l’édition 2015 du Global Innovation Index – GII (Indice mondial de l’innovation) publié le 17 septembre par l’Université Cornell, l’école de management française Insead et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).
Édité conjointement par les trois institutions partenaires, cet indice mondial analyse 141 pays du monde, en se basant sur 79 indicateurs, devant notamment déterminer la qualité de l’innovation (investissement dans le capital humain, qualité des infrastructures éducatives, qualité des chercheurs, collaboration entre les universités et les industries…) et qui évaluent les capacités d’innovation d’un pays. Ayant pour thème « Innovation efficace. Les politiques de développement », l’indice mondial de l’innovation de cette année passe en revue les « politiques d’innovation efficaces du point de vue du développement » et met en évidence de nouveaux moyens permettant aux décideurs des pays en développement de stimuler l’innovation et renforcer la croissance en s’appuyant sur les atouts locaux et en mettant en place un environnement propice à l’innovation au niveau national.
L’édition 2015 du GII étudie les incidences des politiques axées sur l’innovation sur la croissance économique et le développement. Les pays à revenus élevés tout comme les pays en développement cherchent à assurer une croissance fondée sur l’innovation en mettant en œuvre différentes stratégies. Certains pays améliorent avec succès leur capacité d’innovation, d’autres rencontrent encore des difficultés.
Stabilité au sommet, les mêmes pays qu’en 2014 figurent en haut du classement
Il ressort de ce classement, que comme l’année dernière, 16 nations européennes (dont 13 sont des pays membres de l’Union européenne), figurent parmi les 25 premiers pays du classement de l’Indice mondial de l’innovation 2015 : la Suisse (1ère), le Royaume-Uni (2e), la Suède (3e), les Pays-Bas (4e), la Finlande (6e), l’Irlande (8e), le Luxembourg (9e), le Danemark (10e), l’Allemagne (12e), l’Islande (13e), l’Autriche (18e), la Norvège (20e), la France (21e), l’Estonie (23e), la République tchèque (24e) et la Belgique (25e).
Par ailleurs, à l’exception des États-Unis (5e au classement général) et de Singapour (7e), 8 pays européens figurent dans le Top 10 du classement mondial, ce qui laisse croire que « l’innovation se porte bien en Europe », d’après le rapport.
Autre constat, peu de changements de pays au sein du Top 10 apparaissent entre l’édition 2014 et 2015. La seule évolution concerne l’Irlande (classée 11e en 2014) qui fait son entrée dans le Top 10 à la 8ème position, poussant Hong Kong (10e en 2014) à la 11ème place, vers la sortie du Top 10. Les économies classées dans le GII 2015 restent inchangé par rapport à l’édition 2014.
La Suisse, elle, reste championne de l’innovation depuis 2011. Pour la cinquième année consécutive, la confédération helvétique occupe la première place du Global Innovation Index 2015.
De plus, le rapport 2015 constate une progression « positive » de certains grands pays européens comme l’Allemagne (12e), qui gagne une place dans l’édition 2015.
Très peu de mouvements sont également à notifier dans le Top 25. La composition des 25 premières économies du classement continue à rester, elle aussi, presque inchangée. À l’exception de Malte qui perd un rang pour venir se situer à la 26e position cette année et de la République tchèque (26e en 2014), qui entre dans le Top 25 à la 24e place en 2015, le Top 25 du GII de cette année recense le même ensemble de pays que celui de l’édition 2014.
Des signes encourageants en Afrique subsaharienne, le Kenya en exemple
Parmi les pays qualifiés de « bons élèves de l’innovation » dans le rapport figurent un certain nombre d’économies à faible revenu, dont les résultats atteignent désormais des niveaux auparavant réservés au groupe des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. L’Afrique subsaharienne se distingue particulièrement avec des nations comme le Rwanda (94e), le Mozambique (95e) et le Malawi (98e) qui se hissent au rang des économies à revenu intermédiaire. En outre, le Kenya, le Mali, le Burkina Faso et l’Ouganda obtiennent des résultats en matière d’innovation qui dépassent d’une manière générale ceux des autres économies de même niveau de développement.
Au cours des dix dernières années, le Kenya a parcouru un sacré bout de chemin en matière d’ innovation, une évolution majeure à laquelle les jeunes du pays ont contribué. Afin de créer des emplois et soutenir l’innovation, le gouvernement a répondu à la volonté manifeste de la jeunesse kényane à s’engager en faveur de l’innovation avec la mise en œuvre de nouvelles politiques et un financement accru destiné à la recherche et développement (R&D). En effet, la pression d’une population qui ne cesse d’augmenter, des ressources limitées, et la montée du chômage ont poussé l’État à chercher de nouvelles voies pour la création d’emplois.
Le Kenya est en train de devenir un chef de file dans les innovations en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC) en Afrique subsaharienne. Bien que le secteur des TIC soit venu tard à l’innovation, il a eu un impact plus important que les autres secteurs. Par exemple, le succès de la commercialisation des services de paiement mobile au Kenya à l’instar de M–PESA, pionnier du paiement par mobile, a conduit à une meilleure compréhension du potentiel que peut représenter l’innovation pour faire face aux problèmes locaux. Les innovations, en particulier dans le secteur agricole, ont participé à une plus grande productivité et contribué à la croissance du pays. Ainsi des applications mobiles telles que iCow, un service qui encourage la diffusion de bonnes pratiques agricoles entre les fermiers ou M-Farm, un service qui donnent en direct les prix de l’action des cultures, ont contribué à améliorer significativement la productivité des secteurs respectifs de l’élevage et de l’agriculture.
En comparaison avec d’autres pays du continent, le Kenya a réalisé de solides progrès en matière d’innovation, toutefois, relève le rapport, « davantage doit être fait ». Le Kenya aurait par exemple beaucoup à apprendre du concept américain TechShop. Implanté à San Francisco, ce fab lab privé qui se définit comme « une aire de jeux pour la créativité » réunit une communauté d’innovateurs au sein d’un espace dédié à la conception et la fabrication de prototype. Cet incubateur fournit à ses membres des équipements professionnels (logiciels…) d’une valeur d’un million de dollars pour qu’ils puissent innover.
Le gouvernement kényan a certes dessiné un cadre en matière de politique d’innovation, « mais les relations entre les instituts de recherche et l’industrie restent disjointes », conclut le rapport.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consultez l’édition 2015 du Global Innovation Index en fichier PDF ci-joint