Deux petites et moyennes entreprises ont fait leur apparition dans le palmarès 2024 des 50 entreprises ayant déposé le plus grand nombre de brevets auprès de l’Inpi. Une première.
En 2024, l’Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi) a reçu 15 458 demandes de brevet, un bilan en léger recul par rapport à 2023 (- 0,7 %).
Alors que le trio de tête était traditionnellement constitué de grandes entreprises de l’automobile et de l’aéronautique, L’Oréal fait cette année un retour remarqué, se classant troisième avec 740 demandes déposées, derrière Stellantis (1289 dépôts) et Safran (1216). Elle n’avait plus côtoyé de telles hauteurs dans ce classement depuis 2010.

Ce dernier fait, comme chaque année, la part belle à la filière mobilité, habituelle grande consommatrice des outils de protection de ses innovations industrielles. Regroupant l’automobile, l’aéronautique et l’industrie maritime, elle compte 15 entreprises sans ce top 50 (Valeo, Renaault, Airbus, Forvia, Sncf…). Viennent en suite le numérique et le les télécoms (9 entreprises), l’énergie (8), la santé, la cosmétique et la chimie (5) et les biens de grande consommation (4).
Verkor et Genvia…
Si trois ETI figurent au classement (Soitec, Gaztransport et Technigaz (GTT) ainsi qu’Automotive Cells Company), mais c’est la première année qu’il accueille des PME, soit des entreprises de moins de 250 salariés réalisant moins de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Autre signe de l’effort mené par ses petites entreprises : leurs demandes de brevets ont grimpé de 2 % l’an dernier alors que la tendance générale est à la baisse. Verkor et Genvia, sont toutes deux des entreprises ultraspécialisées dans des domaines en plein essor : l’hydrogène vert pour la première et les batteries électriques pour la seconde.

L’Inpi s’est également intéressée aux 25 plus importants titulaires de brevets. On retrouve le constructeur Stellantis (9 955 brevets en vigueur) en troisième position devant Safran (17 803) et Valeo (10 208). Là encore le transport domine (un brevet sur 10) suivi par « les machines, appareils et énergie électriques » et la communication numérique.
Le top 10 comprend deux organismes publics : le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et le Centre national de la recherche scientifique (Cnrs).
… deux PME atypiques
Spécificité française, ces organismes demeurent un atout pour l’innovation française. Le top 50 des déposants en 2024 en compte pas moins de 11.
Il compte également trois entreprises étrangères : les deux allemands Bosch et Continental ainsi que le suédois SFK. En revanche, aucune entreprise chinoise ne figure au classement cette année, le spécialiste du chinois du recyclage de batteries Brunp Recycling Technonlogy qui était entré au classement en 2023 n’ayant pas confirmé. En termes de « stock », le chinois Huawei arrive en revanche en 7e avec 6 360 brevets.
Si l’Inpi se réjouit de la présence de PME au classement et de leur progression, il n’en demeure pas moins que l’une des deux entreprises classées cette année se distinguent des petites et moyennes traditionnelles.
Genvia est en effet une coentreprise créée en 2020 par le CEA de Grenoble, Schlumberger New Energy, Vinci Construction, Vicat et l’Agence Régionale Énergie Climat (AREC) Occitanie.
Verkor, un projet de l’Institut européen d’innovation et de technologie (EIT InnoEnergy), compte quant à elle parmi ses actionnaires le néerlandais ING Sustainable Investments et l’industriel américain EnerSys mais aussi Schneider Electric, IDC, Renault (à hauteur de 20 %), ainsi que EQT Ventures, Arkema, Tokai Cobex et Demeter FMET. A l’origine, la création de cette entreprise était un projet de
Pour autant, ce classement montre que les petites entreprises se mettent elles aussi à protéger leurs innovations. Une démarche qui vaut également pour l’international et à considérer comme un investissement.
Sophie Creusillet