L’Allemagne investit plus de moyens que la France en faveur de la recherche et de l’innovation, constate une étude du service pour la science et la technologie de l’ambassade de France en Allemagne publiée par l’Adit.
Selon les chiffres globaux, 61,5 milliards d’euros ont été investis en Allemagne dans la R&D en 2007, un chiffre équivalent à 2,5 % du PIB. En France, les crédits de la Mires (Mission interministérielle pour la recherche et l’enseignement supérieur) se sont élevés en 2009 à 24,56 milliards d’euros en autorisations d’engagement* (soit une hausse de + 4,5 % à structure constante) et à 24,16 milliards d’euros en crédits de paiement (soit + 3,2 %).
L’Allemagne a en outre consenti des efforts financiers supplémentaires en 2008 et 2009. D’après les chiffres du BMBF (ministère fédéral de l´Enseignement et de la recherche), l’effort en matière d’investissement dans le domaine de la R&D a atteint 2,64 % du PIB en 2008. Deux plans de relance du gouvernement fédéral allemand, « Konjonkturpaket 1 & 2 » (2008 et 2009) ont accru de 11 milliards d’euros les investissements dans les infrastructures de recherche et d´éducation et 900 millions dans la R&D dans le domaine de l´électromobilité (véhicules électriques notamment).
En ce qui concerne la France, le budget consacré à l’enseignement supérieur et à la recherche par le gouvernement français devrait toutefois bénéficier d´un effort supplémentaire de 1,8 milliard d’euros par an en 2010 et 2011.L’année 2009 a vu cet effort porté à 2,7milliards, les subventions ont progressé en 2009 de 5,4%, contre 3,7% grâce aux crédits du plan de relance. D´après la loi de finances, sur la période 2009-2011, l’augmentation des moyens budgétaires et fiscaux sera d´environ 17%.
Autre différence importante entre les deux pays en matière de pôles de compétitivité : les 113 clusters labellisés en Allemagne dans le cadre de l’initiative « Kompetenznetze Deutschland » du ministère de l’Economie et de la technologie ne bénéficient d’aucun financement particulier pour leurs projets. Au contraire, en France, un budget global d’un montant de 1,5 milliard d’euros a été affecté par l’Etat pour la période 2009-2011 aux 71 pôles de compétitivité.
Isabelle Verdier
* Les dépenses de l’Etat font l’objet d’une double autorisation : l’autorisation d’engagement (AE), qui correspond à l’engagement juridique de la dépense, et le crédit de paiement, c’est-à-dire le paiement des sommes engagées.