Le classement de l’indice mondial de l’innovation 2012 de l’Insead (Global Innovation Index – GII) a distingué la Suisse, la Suède et
Singapour. Les rédacteurs mettent en avant qu’une nouvelle
dynamique se fait jour en matière d’innovation, indépendamment des
profonds écarts qui subsistent entre les
régions. Les pays à revenus élevés devancent largement les pays dont les
revenus par habitant sont plus faibles et ce sur l’ensemble des
indicateurs. L’indice confirme également le lien qui existe entre le
niveau de PIB des Etats et leur
progression au classement.
L’apparition de nouveaux
pays innovants issus de tous les
continents conforte cette dynamique et montre que différentes régions du monde
ont conçu leurs propres modèles d’innovation. Les pays qui figurent aux
vingt premières places du classement illustrent ce phénomène: la Chine, le Vietnam, la Lettonie, la Malaisie,
le Monténégro, la Serbie, la Jordanie, l’Ukraine, l’Inde, la Mongolie,
l’Arménie, la Géorgie, Namibie, le Swaziland, le Paraguay, le Ghana, le Sénégal
et les pays à faible PIB tels que le Kenya et le Zimbabwe.
En se fondant sur une comparaison entre les scores globaux du GII et le
PIB par habitant, les chercheurs de l’Insead ont établi trois catégories.
La catégorie « chefs de file de
l’innovation » regroupe les pays à revenus élevés qui sont parvenus à créer de
véritables « écosystèmes d’innovation ». Elle englobe les dix pays les mieux classés : la Suisse, la
Suède, Singapour,la Finlande, le Royaume‑Uni, les Pays‑Bas, le Danemark,
Hong Kong, l’Irlande et les États‑Unis, auxquels viennent s’ajouter
la France, le Luxembourg, le Canada, la Nouvelle‑Zélande, l’Allemagne,
Malte, Israël, l’Estonie, la Belgique, la République de Corée, le Japon, la
Slovénie, la République tchèque et la Hongrie.
Dans ce groupe de pays, les États‑Unis restent leader, mais on voit néanmoins
apparaître des lacunes dans des domaines tels que l’enseignement ou les
ressources humaines qui
affectent les résultats de l’innovation
et expliquent leur baisse dans le classement.
La catégorie « apprentis » intègre les économies à PIB
moyen qui
enregistrent des résultats en hausse en matière d’innovation grâce à
l’amélioration de leur cadre
institutionnel, à une main‑d’œuvre mieux qualifiée et formée, à une
infrastructure de meilleure qualité, et à un environnement commercial plus
performant, même si les progrès réalisés dans ces domaines ne sont pas
homogènes à tous les niveaux. Ce groupe
comprend notamment la Chine, l’Inde, le Vietnam, la Malaisie, le Paraguay, la
Lettonie, le Monténégro, la Serbie, la Jordanie, l’Ukraine, la Mongolie,
l’Arménie, la Géorgie, la Namibie, le Swaziland, le Ghana et le
Sénégal. Parmi les pays à faibles revenus
figurent le Kenya et le Zimbabwe.
Enfin, la catégorie « mauvais élèves » pointe les pays dotés d’un
réel potentiel d’innovation si l’on considère leurs niveaux de revenus, mais
dont la politique R&D présente des faiblesses. Cette catégorie comprend aussi bien des
économies à revenus élevés, comme les Emirats Arabes Unis, le Qatar, Oman,
Brunei, le Koweït ou encore la Grèce, que des pays à revenus moyens comme
l’Argentine, le Mexique, le Venezuela Panama, l’Iran, le Botswana, le Gabon,
l’Algérie, l’Angola, le Yémen ou le Soudan.
Mais au-delà du niveau d’innovation consacré par l’indice, l’Insead s’est aussi intéressé au chemin vers
l’innovation. En marge du GII, ses chercheurs ont donc repéré, via un indice mondial de l’efficacité de
l’innovation, les pays les
plus aptes à transformer les moyens dont ils disposent en résultats
concrets. La Chine
et l’Inde sont en tête du top 10.
Sylvette Figari
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