Dans le cadre des « Rencontres de l’ingénierie 2013 » qui se sont tenues le 7 novembre au Cnit de Paris, Syntec-Ingénierie, la fédération des professionnels de l’ingénierie, a commandé à la société d’études économiques et de conseil en stratégie, le BIPE, une prévision à 5 ans des dépenses d’ingénierie par secteur (industrie, construction, services et réseaux) dans les quatre principaux pays européens : France, Allemagne, Italie et Royaume-Uni.
L’analyse du BIPE montre que ce n’est qu’à partir de 2015 que la reprise progressive des exportations et des besoins de construction auront un impact fort sur la production sectorielle. Les activités de réseaux (électricité, eau, énergie, transport et télécommunications) resteront soutenues dans les quatre pays. Elles seront notamment tirées par les branches télécommunications et transport, qui sont particulièrement dynamiques en Allemagne et au Royaume-Uni. Une bonne tenue de la branche énergie en général est à anticiper également, notent les analystes du BIPE.
Croissance : l’Italie à la traîne
Dans l’activité des réseaux, le BIPE anticipe une progression moyenne annuelle supérieure à 2 % en Allemagne et au Royaume-Uni. Ces deux pays enregistreraient ainsi des croissances annuelles respectives de + 2,4 % et + 2 % sur la période 2012-2018 contre + 0,9 % pour la France et + 0,1 % pour l’Italie. La croissance de l’activité réseaux outre-Rhin et outre-Manche serait portée par les transports et les télécommunications (+ 2,1 % par an en Allemagne et + 3 % par an au Royaume-Uni entre 2012 et 2018).
Dans les services, la plus forte croissance proviendrait du Royaume-Uni, avec une progression de + 1,9 % par an entre 2012 et 2018, puis de l’Allemagne (+ 1,2 %). L’Italie arriverait derrière avec une croissance de 0,1 %, après la France (+ 0,8 %).
Dans la construction, l’Allemagne occuperait la tête avec un taux de croissance annuel de 1,6 %, suivie par la France (+ 0,6 %). Le Royaume-Uni enregistrerait, pour sa part, une croissance de 0,5 % et l’Italie arriverait dernière avec une croissance négative de – 1,2 % par an sur la période 2012-2018.
Dans le secteur de l’industrie, l’Allemagne, avec une croissance de 1,4 %, devancerait largement la France (+ 0,1 %), le Royaume-Uni (- 0,2 %) et l’Italie (- 0,8 %).
195 milliards d’euros dépensés en 2012 dans l’ingénierie
S’agissant des dépenses d’ingénierie, elles avoisinent pour les quatre pays les 195 milliards d’euros en 2012, d’après les estimations du BIPE. La palme revenant à l’Allemagne, dont les dépenses en ingénierie s’élèvent à 61 milliards d’euros. Viennent ensuite la France (56 milliards) et le Royaume-Uni (51 milliards). En Italie les dépenses d’ingénierie sont tombées à 28 milliards d’euros et ne représentent ainsi plus que 15 % des dépenses totales des quatre pays.
A l’horizon 2018, le BIPE anticipe une croissance annuelle des dépenses d’ingénierie d’environ 3 %. En valeur, l’augmentation des dépenses d’ingénierie se monterait à 35 milliards d’euros entre 2012 et 2018. L’Allemagne et le Royaume-Uni, selon l’analyse, occuperaient la tête, ce qui s’expliquerait par le plus grand dynamisme de leur croissance et de leurs investissements respectifs. Mais aussi par des projets très porteurs, notamment dans le nucléaire au Royaume-Uni et les énergies renouvelables en Allemagne.
V. A.
Pour en savoir plus :
Les Rencontres de l’ingénierie 2013