Le gouvernement indien a mis en place un programme ambitieux en matières d´infrastructures en 2007, qui entame actuellement sa deuxième phase. Les compagnies françaises sont invitées à y participer.
Les Indiens sont les premiers à reconnaître que l´état de leurs infrastructures, en particulier celui des routes, est un handicap à la croissance économique du pays. Kamal Nath, ministre indien des Transports routiers et des autoroutes, de passage à Paris le 5 janvier, a été clair : « Par son étendue, nous avons le second plus vaste réseau mondial routier du monde, mais seulement 2 % sont des autoroutes nationales où se concentrent 40 % du trafic. Qui plus est, nous devons faire face à une double contrainte : une circulation automobile qui a crû de 35 % l´année dernière et une population jeune qui a besoin de se déplacer. »
Le vaste plan (National Highways Development Project) mis en place par le gouvernement mobilise environ 50 milliards de dollars durant le 11e plan quinquennal (2007-2012). Il est divisé en quatre phases dont la première est achevée. Il a même vu son rythme accélérer : durant l´année fiscale en cours (2010 -2011), 46 % des dépenses sont consacrées au développement des infrastructures. Kamal Nath précise : « Nous voulons passer de 12 km d´autoroutes construites par jour à 20 km par jour. Cette année, nous avons prévu de construire 9 000 km de routes. » Pour inciter le secteur privé et les opérateurs étrangers à participer à hauteur d´au moins 30 % des investissements prévus, plusieurs mesures incitatives ont été prises (détaillées dans la fiche du Service économique français à New Delhi « Le secteur routier en Inde », de juillet 2009).
Le ministre indien souhaiterait que les entreprises françaises du secteur (construction, ingénierie routière, gestion privée des autoroutes, etc.) viennent travailler en Inde avec des partenaires indiens. En effet, selon lui, la Chine commence à se montrer intéressée par les projets dans le routier.
Dans cette optique, le ministère français de l´Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement et le ministère indien des Transports routiers et des autoroutes ont signé un accord de coopération le 5 janvier. La France fera bénéficier l´Inde de son savoir-faire dans les partenariats public-privé, la sécurité routière, les systèmes de transports intelligents, l´auscultation des ouvrages d´art, et les techniques de construction.
D´ores et déjà est programmé à New Delhi, du 7 au 9 mars 2011, un séminaire sur le partenariat public-privé.
Jean-François Tournoud
Seul le transport aérien est florissant
Seul le transport aérien est florissant en Inde, car il permet de passer au-dessus des handicaps terrestres. Pour preuve, la compagnie low-cost indienne Indigo vient de commander 180 Airbus A320.
Les infrastructures sont le talon d´Achille de l´Inde. Outre le réseau routier obsolète, le pays-continent doit faire face à d´autres défis. Ainsi, le réseau ferré est hors d´âge, dangereux et inadapté. Les métropoles géantes, notamment Mumbai (ex-Bombay) et l´axe New Delhi-Noida sont congestionnés, au point que la circulation y est devenue un enfer quotidien. L´assainissement est un concept inconnu dans de nombreuses villes. Dans les zones rurales d´une grande partie du territoire, l´électricité est totalement absente. Les ports ne sont pas assez nombreux et sous-équipés, même si le pays en a prévu de nouveaux.
J.-F. T.