L’Indonésie, poids lourd de l’Association des nations de
l’Asie du Sud-Est (Asean)
et seul pays de la zone à être membre du G20, connaît un rythme de
croissance soutenu (6,4 % en 2011), voué à attirer les investisseurs
internationaux. C’est ce qu’a rappelé Ubifrance, l’agence de développement
international des entreprises, lors d’un atelier organisé le 22 mai à Paris,
sur ce marché prometteur et dynamique.
Avec une classe moyenne de 100 millions de personnes, dont
30 millions sont aisées et recherchent du haut de gamme, le made in
France doit se positionner. Si en 2011 le gouvernement de François Fillon a
noué un partenariat stratégique avec l’Indonésie, c’était dans l’objectif de
doubler ses échanges bilatéraux. « La France veut faire de ce pays le pivot de sa
présence en Asie », a déclaré l’ambassadeur de France en Indonésie. Et
de préciser que « 40 % des richesses
de l’Asean sont produites par ce géant de 250 millions d’habitants », de quoi impressionner.
Or ce pays ne doit pas effrayer les entrepreneurs
français : « la corruption
existe, mais elle a diminué de moitié », assure Alain-Pierre Mignon,
président de la Chambre
de commerce franco-indonésienne. « Pour
négocier de grands contrats, évitez de travailler avec des intermédiaires car
ils prendront une partie de la transaction pour eux. » Autre conseil, la
première chose à faire est de déposer sa marque dans le pays, et de faire
confiance à la main d’œuvre indonésienne qualifiée et à bas coût. Pour preuve de sa montée en puissance, « beaucoup d’entreprises françaises ont des
soucis en Chine et se rapatrient sur l’Indonésie », précise
Alain-Pierre Mignon.
Les secteurs porteurs : énergie, aéronautique, santé, cosmétique, tourisme…
Alors dans quel domaine les entreprises françaises
peuvent-elles se positionner ? Les secteurs d’opportunités sont divers
dans cet Etat aux besoins et ressources naturelles très diversifiés :
agricoles (caoutchouc, cacao, sucre, épices, bois), énergétiques (pétrole, gaz)
et minières (charbon, cuivre, étain, or, nickel). Les besoins sont importants dans l’agroalimentaire, les TIC (cloud computing, clé 3G…), mais aussi dans les domaines de la chimie et de l’environnement.
Concernant l’énergie, Jacques Rebaudo de l’entreprise
PT. Ersa, explique qu’il y a des besoins énormes pour ce pays qui a pris
beaucoup de retard. « Le manque
d’électricité est criant et la réglementation pour les énergies renouvelables
est en train de se mettre en place. » Il en va de même pour l’aéronautique,
où de gros investissements nationaux sont prévus afin de développer le marché aérien
et désengorger l’aéroport de Jakarta, la capitale.
Autre potentiel d’activités dans un pays dont la classe
moyenne augmente : la santé, la cosmétique et le tourisme. Selon Marc
Steinmayer, P-dg de Tauzia, « peu
d’investissements ont été réalisés dans la promotion touristique de
l’Indonésie. Or la Chine
et l’Inde, pays proches, sont des réservoirs à touristes non négligeables. »
En matière de santé, premier souci indonésien, le savoir-faire français est encore plus nécessaire. Pour l’entreprise PT. Indosopha, qui
importe du matériel médical, il est indispensable de remettre à niveau la
qualité du système de santé indonésien, afin d’éviter que la classe moyenne continue
à se faire soigner à Singapour. Tout en élargissant la couverture sociale de la
population. « C’est un marché qui
explose, notre chiffre d’affaires a doublé ces six premiers mois de l’année. Toutes
les villes veulent leur hôpital», précise son P-dg.
Même idée pour le secteur cosmétique indonésien, où l’Oréal se déploie
actuellement, mais qui reste ouvert à de plus petites structures. Par exemple la PME française Laboratoires Sarbec, fabrique
des produits cosmétiques très haut de gamme, faits en France et donc chers. « C’est
un marché de niche, mais il y a une demande, nous avons confiance. D’autant
plus que le protectionnisme s’est assoupli et il est beaucoup plus simple et
rapide d’enregistrer ses produits dans le pays », a expliqué la business
development manager de l’entreprise.
Selon ces entrepreneurs sur place depuis plusieurs années
déjà, il est nécessaire d’avoir des partenaires locaux pour mieux s’intégrer et utiliser leurs réseaux. Et dans un premier temps il est conseillé d’envoyer
un VIE (Volontariat international en entreprise) pour prospecter le marché.
Enfin, il est nécessaire de se couvrir des risques, et notamment des risques de change, depuis la France, avant de démarrer
toute démarche avec l’Indonésie. Cela signifie prendre une
assurance-prospection Coface. « Pour conserver sa marge commerciale il est
fondamental de se couvrir contre la volatilité de la roupie indonésienne qui
change très rapidement », a averti la responsable HSBC France de la stratégie des partenariats. Sans
oublier qu’avec un pays émergent, les entreprises peuvent négocier dans leur
contrat commercial un crédit documentaire afin d’être sûr des ressources disponibles.
Bon nombre de Français ont quitté le pays après la crise
économique de 1998, mais d’autres ont pris leur place, et « une vague d’Européens va revenir car le marché est là », conclut Jacques Rebaudo, aussi conseiller du Commerce extérieur de France
(CCEF).
Alix Cauchoix
Pour en savoir plus :
Retrouvez notre fiche pays sur l’Indonésie et accédez à la rubrique Risques pays
Prochains évènements Ubifrance pour l’Indonésie:
http://www.ubifrance.fr/indonesie/nos-evenements.html
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