La croissance en Inde a atteint 5,3 % au deuxième trimestre 2012, soit
son plus bas niveau depuis 9 ans, rapporte Coface dans sa dernière note sur
l’économie indienne (voir Pdf en bas de page). Outre le resserrement de la politique monétaire indienne entre mars 2010 et octobre 2011, qui pénalise l’investissement et le crédit, d’autres maux sont à l’origine de l’inquiétude des entreprises indiennes.
La hausse du cours des matières premières et de l’inflation inquiète 43 % des entreprises. La concurrence domestique accrue préoccupe, pour sa part, 23 % d’entre elles. A cela, s’ajoutent un accès au crédit
restreint, des infrastructures défaillantes et un environnement des affaires peu stable, autant de facteurs qui dissuadent les entreprises locales et les investisseurs étrangers potentiels d’investir sur le marché indien.
Dans sa note, Coface met en évidence plusieurs symptômes qui mettent à mal les entreprises en Inde à commencer par les cours élevés du pétrole et la dépréciation de la roupie indienne qui ont renchéri les coûts énergétiques auxquels doivent faire face les entreprises. Une telle situation affecte leurs marges et entraîne une hausse des incidents de paiement. A l’image de la Chine, les salaires en Inde ont fortement augmenté ces
dernières années affectant là encore les marges des entreprises et donc
leurs décisions d’investissement, selon Coface. Si ces hausses sont, en Chine, pilotées par les autorités qui souhaitent soutenir le salarié-consommateur, la situation est différente en Inde où c’est une pénurie de main-d’œuvre qualifiée qui tire les salaires des employés les plus éduqués vers le haut.
Autre facteur qui pèse sur le fonctionnement des entreprises, le manque d’infrastructures. Coface, observe que la qualité des infrastructures indiennes est largement inférieure à celle de la Chine. Le secteur de l’électricité est particulièrement défaillant : les coupures sont très fréquentes et parfois massives. La pénurie de capacité dans le transport et dans la distribution de
l’électricité positionne l’Inde loin derrière les autres BRICs en termes de qualité de l’offre. L’analyse Coface rappelle aussi des défaillances persistantes dans la qualité de la réglementation et un niveau de corruption très élevé.
La reprise de l’activité, notamment de l’investissement des entreprises, estime Coface, dépend de la mise en place de profondes réformes qu’un fort immobilisme politique rend difficiles et incertaines.
Venice Affre
Pour en savoir plus :
Consulter l’analyse économique de Coface
Lire notre Guide Business 2012 sur l’Inde et notre fiche pays sur l’Inde