Qu’est-ce que l’activité internationale en Ile-de-France ? « On aurait eu bien du mal à l’expliquer il y a encore quelques mois », avoue Frédéric Lefret, membre de la Commission internationale du Conseil économique, social et environnemental régional d’Ile-de-France (Ceser), qui a présenté un rapport (lire la LC de la semaine dernière) – voté à l’unanimité jeudi après-midi 18 avril – sur « les actions internationales des acteurs franciliens ».
Le Ceser a relevé le défi, en commençant par ce qui est connu. D’abord, l’unité internationale et européenne du budget
régional, soit 8,5 millions d’euros. Ensuite, le Ceser a identifié 22 millions d’euros, correspondant à d’autres actions directes menées par le Conseil régional. Au total donc, le budget global international connu de la Région s’élève à 30,5 millions d’euros.
Seconde étape, déterminer l’inconnu, c’est-à-dire tous les fonds engagés de façon horizontale par les quelque 25 organismes associés, autonomes et financés par la Région. Un mille feuilles dont la France a le secret, dans lequel s’est plongé le Ceser, mais, pour ne pas s’y perdre, a réduit à six d’entre eux, dont l’Agence régionale de développement (ARD). Résultat : les six représentent une masse de 9 millions d’euros.
Eviter de revivre un « choc » comme lors de l’Exposition Universelle de Shanghai
« Multiplicité des acteurs », « perte d’efficacité » : pour en finir avec cette situation, le Ceser préconise dans son rapport l’instauration d’un comité stratégique régional, qui s’appuie également sur des comités de pilotage régionaux de façon à ce que les acteurs coordonnent aussi leurs actions par pays. « Peu nous importe le nom de cette structure. Ce qui est indispensable, c’est que les élus et les techniciens franciliens se réunissent dans une instance de coordination ».
« C’est, de notre point de vue, un espoir raisonnable », révèle sans rire Frédéric Lefret, après le « choc » subi en Chine lors de l’Exposition universelle de Shanghai. « Les Chinois n’ont rien compris à la vitrine francilienne, éclatée entre la Région, la Chambre de Commerce et d’Industrie, le Medef ou le Conseil général. Et ils l’on fait savoir », se souvient-t-il.
Parmi les nombreuses suggestions du Ceser, figure « la création d’une signature territoriale spécifique ». Une proposition à laquelle tient particulièrement le rapporteur du Ceser, ancien secrétaire général de l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ). « La Région a déjà créé une signature, Source of Inspiration. Mais comment faites-vous avec un tel logo quand vous travaillez dans le cadre de la francophonie ? », interroge-t-il. Pour régler le problème, le Ceser propose alors de lancer une signature territoriale, c’est-à-dire traduite en fonction des besoins dans la langue du pays cible, le portugais, par exemple, dans les pays lusophones.
François Pargny