Les 19 et 20 décembre prochains,
François Hollande effectuera une visite à la fois délicate et historique en
Algérie, cinquante ans après l’indépendance de ce pays, dont la France reste le premier fournisseur. L’Algérie, d’après ses Douanes, a importé
pour 5,11 milliards d’euros de marchandises françaises en 2011.
Toutefois, en 2012 ce chiffre
pourrait baisser. Avec 2,68 milliards d’euros pendant les sept premiers mois de
l’année, dont près de 61 % dans quatre grands secteurs (automobile,
machines-appareils mécaniques, céréales et pharmacie), les achats algériens
dans l’Hexagone ont déjà perdu 11,76 % par rapport à la période correspondante
de l’an dernier. En cause principalement, les céréales, qui ont accusé une chute
de 63,5 %, alors que les trois autres postes ont progressé respectivement de
76,5 %, 10 % et 32 %.
Certes, d’après les Douanes
françaises, les exportations tricolores en Algérie sont supérieures, de l’ordre
de 3,7 milliards d’euros à juillet 2012. Reste que la progression est faible, +
2,26 %, alors que l’Algérie est le quatorzième client de la France dans le
monde. Les relations économiques seront donc au centre du voyage présidentiel,
d’autant que ce sont 430 entreprises françaises, employant plus de 35 000
personnes, qui sont établies en Algérie.
Jean-Pierre Raffarin, le « Monsieur
Algérie » de Nicolas Sarkozy chargé de régler les dossiers économiques sensibles
entre les deux pays, sera du voyage présidentiel, à la demande des Algériens.
Et si on espère, côté français, signer des accords dans l’agriculture ou
l’agroalimentaire, on s’attend surtout à ce que Alger donne son feu vert à
l’établissement d’une usine de montage de voitures Renault près d’Oran. Pour se conformer à la règlementation algérienne sur l’investissement, le constructeur automobile accepterait de ne détenir que 49 % du capital, les 51 % restants revenant à l’État algérien.
En
septembre dernier, la ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq en
déplacement en Algérie, avait évoqué le thème de la « colocalisation »
pour qualifier les investissements effectués sur un sol étranger n’entraînant
pas de perte d’emploi dans l’Hexagone. Laurent Fabius (Affaires
étrangères), Manuel Valls (Intérieur) et Yamina Benguigui (Francophonie) ont aussi
préparé le terrain pour François Hollande en se rendant à Alger. Les questions
de mémoire, de visas et de politique étrangère (Mali…) seront aussi abordées.
François Pargny
Pour en savoir plus:
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- 1 La fiche pays du MOCI sur l’Algérie
- 2 Le GPS Business du MOCI sur l’Algérie, en tapant
« Algérie » dans l’onglet « Où », qui présente des
actualités et des dossiers d’informations, une série de salons, des appels
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