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Sans surprise, le déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie le 24 février dernier a obligé tous les prévisionnistes à revoir leurs prévisions de croissance à la baisse, alors même que le monde fait face à une flambée des prix des matières premières et n’est pas encore tout à fait sorti de la crise sanitaire, en particulier en Asie, qui souffre d’un retard de vaccination face au coronavirus.
Hong Kong vient à peine desserrer ses restrictions tandis que les autorités chinoises continuent à décréter des confinements temporaires de pans entiers de villes dès que le moindre cas d’infection est détecté, comme à Shenzhen, poumon industriel du pays, courant mars.
Euler Hermes a ainsi revu à la baisse, en mars, ses prévisions de croissance mondiale à +3,3 % en 2022 (-0,8 point par rapport à la prévision d’avant l’invasion) et +2,8 % en 2023 (-0,4 point). Au moins deux-tiers de cette perte de croissance seraient imputables aux chocs de confiance et aux perturbations des chaînes logistiques, le reste étant attribuable à la hausse du prix des matières premières. Quant au commerce mondial, il pourrait perdre 2 points de croissance cette année, à 4 % au lieu de 6 %.
Pour les chargeurs, l’année 2022 s’annonce encore très compliquée, avec des taux de fret 3 à 4 fois plus élevés qu’avant la crise, et des transports internationaux largement perturbés. Dans le seul secteur aérien, la fermeture de l’espace aérien dans la zone russo-ukrainienne oblige les avions à faire des détours de 3 à 4 heures, très coûteux en carburant qui lui-même flambe. Et l’arrêt de la ligne ferroviaire Chine-Europe a entraîné la perte d’une capacité de 10 000 EVP qui se reportent sur un secteur maritime déjà engorgé.
Dans ce contexte très incertain, les acteurs de la logistique et du transport tout autant que les chargeurs doivent redoubler d’agilité et de capacités d’adaptation pour faire face à ces crises, qui jouent souvent comme des facteurs d’accélération de l’innovation technologique mais aussi stratégique et commerciale. Ils doivent aussi piloter au plus juste leurs opérations transfrontières, notamment sur le plan douanier, pour rester compétitifs.
Innovation dans les solutions proposées aux chargeurs et maîtrise des opérations transfrontières sont les deux thématiques que nous avons décidé de mettre en avant cette année : la première pour son rôle anti-crise déterminant, la seconde parce qu’elle demeure un fondamental du commerce international et du service client à l’export.
