Perspectives et débouchés export : 3 questions à Selin Ozyurt – Economiste Euler Hermes

Proposé par Euler Hermes

Après une année 2020 marquée par de fortes perturbations sanitaires, économiques et commerciales, l’heure est à la reprise. Dans ce contexte, l’export semble être un véritable relais de croissance pour les entreprises françaises. Quelles sont les opportunités à saisir, et de quels risques faut-il se prémunir ? Selin Ozyurt, économiste Euler Hermes, partage son analyse.

1. Quelles opportunités export en 2022 pour les entreprises françaises ?

Après une année 2020 durant laquelle les échanges commerciaux ont été perturbés, et malgré une crise sanitaire qui s’est prolongée sur le début de l’année 2021, l’optimisme est de retour du côté des exportateurs français. Le commerce mondial de biens et services en volume devrait rebondir de +7,9% en 2021 et de +6% en 2022 (-8,1% en 2020). Les exportateurs français pourront donc saisir les opportunités provenant du rebond des échanges internationaux. Ainsi, la demande additionnelle de biens et services adressée à la France devrait croitre de +56 Mds EUR en 2021 et de +44 Mds EUR en 2022 (-125 Mds EUR en 2020).

2. Quelles sont les zones à privilégier ? Quels secteurs tireront leur épingle du jeu ?

L’Europe reste la destination qui offrira le plus d’opportunités aux exportateurs français. Pour tirer leur épingle du jeu, ces derniers devront particulièrement se concentrer sur l’Allemagne (+6,8 Mds EUR à saisir), la Belgique (+4,3 Mds EUR) et l’Espagne (+4,1 Mds EUR).

Par ailleurs, malgré le Brexit, le Royaume-Uni reste une destination porteuse pour les entreprises françaises, avec une demande additionnelle estimée à +4 Mds EUR en 2021.

Il faudra également faire preuve d’audace, et tenter l’aventure Grand Export, car il y a de réelles parts de marché à conquérir pour nos exportateurs dans ces zones. Aux Etats-Unis par exemple (+6,2 Mds EUR), mais également en Chine (+2,2 Mds EUR) et au Japon (+1 Md EUR).

Les secteurs les mieux positionnés pour bénéficier de ce surplus de demande externe sont les équipements de transport (+4,8 Mds EUR), l’agroalimentaire (+4,6 Mds EUR) et les produits pharmaceutiques (+4,6 Mds EUR).

3. Qu’est-ce qui pourrait menacer le développement à l’export des entreprises françaises en 2022 ?

Le risque d’impayés reste la principale menace à l’international par les exportateurs français. Une crainte justifiée, puisque nous avons observé une hausse du délai moyen de paiement à l’export lors des 12 derniers mois. De même, au gré du retrait des soutiens étatiques déployés pendant la crise par de nombreux pays, le nombre de défaillances devrait progressivement repartir à la hausse dès la fin de l’année.

Par ailleurs, les chaînes logistiques subissent actuellement de fortes pression, tant au niveau de la production (pénuries et difficultés d’approvisionnement) que de transport (fret maritime perturbé). Il faudra donc se montrer vigilant pour préserver sa trésorerie de ces aléas conjoncturels internationaux.

Enfin, le risque politique reste également fort, en témoignent les tensions géopolitiques qui règnent dans certaines zones et l’incertitude qui plane autour des prochaines élections concernant de nombreux pays.