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L’innovation technologique comme avantage concurrentiel : avec Bpifrance, les acteurs français de la deep tech s’implantent à l’international

Proposé par Bpifrance

Depuis plusieurs années émane des hautes sphères de l’Etat une réelle volonté d’accompagner les jeunes pousses œuvrant dans le secteur de la deep tech. Un message reçu cinq sur cinq par les entreprises C12 et INOCEL, qui capitalisent sur les dernières avancées technologiques pour faire entendre leur voix en Europe et dans le monde entier, avec l’aide de Bpifrance. Echange avec Juliette Ginies, Lead Business Operation chez C12 et Anaëlle Deschamps, chargée de mission auprès du directeur général chez INOCEL.

Pouvez-vous présenter votre entreprise et votre activité ?

Anaëlle Deschamps : INOCEL développe et commercialise des piles à combustible à hydrogène de très forte puissance ; une des piles les plus puissantes du monde, en réalité, de 300 kW. L’entreprise a vu le jour en 2022, et comprend aujourd’hui 80 collaborateurs sur deux sites. L’un à Grenoble, pour la recherche et développement et les tests, l’autre à Belfort, pour la production, et dont l’inauguration est prévue à la fin de cette année.

Nous œuvrons dans trois grands secteurs. Tout d’abord, celui de la génération d’énergie stationnaire, qui inclut le stockage d’énergies renouvelables, aujourd’hui intermittentes, la génération d’énergie pour des sites ne pouvant être raccordés à un réseau, mais aussi l’énergie de secours pour les établissements qui ne peuvent se permettre une coupure de réseau, comme les datacenters, les hôpitaux ou les banques. Notre deuxième grand secteur d’activité est le maritime, puisque nous sommes en mesure d’effectuer du cold ironing, c’est-à-dire offrir la possibilité à un navire à quai de se connecter à une source d’énergie électrique directement à quai au lieu de faire fonctionner ses générateurs à moteur diesel, réduisant ainsi les émissions de polluant, mais aussi la génération d’énergie à bord et la propulsion des bateaux. Troisième et dernier de nos grands secteurs d’application : la mobilité lourde terrestre, pour les engins ou véhicules, qui requièrent une très forte puissance.

Juliette Ginies : C12 est une startup créée il y a quatre ans, en tant que spin-off de l’École Normale Supérieure à Paris. Nous créons des processeurs quantiques grâce à une technologie unique au monde, qui utilise des nanotubes de carbone protégeant notre qubit – l’unité de mesure d’un ordinateur quantique. Nos 45 employés sont de 18 nationalités différentes et comptent plus de vingt chercheurs doctorants. C12 a été créée par deux frères jumeaux, Mathieu et Pierre Desjardins, avec des parcours assez complémentaires, dotés de la double casquette technologique et commerciale. Leur but était clairement de créer un champion français – et même européen – de l’informatique quantique. D’autant qu’à l’époque, émanait de la part de la présidence française un réel volontarisme pour l’informatique quantique.

Comment s’est effectué votre développement à l’international ?

Anaëlle Deschamps : Dès la création de l’entreprise, nous nous sommes focalisés sur deux piliers : l’un technologique, l’autre industriel ; nous souhaitions nous implanter sur les marchés avec des produits qualitatifs à des prix concurrentiels. Dès le début également, l’international était une de nos composantes fortes, puisque nous avons rapidement commencé à participer à des événements internationaux, comme le CES de Las Vegas, Hydrogen Week à Bruxelles ou Hannover Messe en Allemagne. Si nous nous sommes d’emblée tournés vers l’international, c’est parce que la décarbonation n’a pas de frontière et que de nombreux pays rencontrent des problèmes de stabilité des réseaux et de résilience énergétique mais aussi de coûts.

Juliette Ginies : L’idée derrière C12 étant de développer une technologie française, il nous semblait naturel de capitaliser sur toutes les forces françaises en matière de quantique : l’excellence académique, l’écosystème entrepreneurial et la volonté étatique de favoriser cette technologie souveraine. Toutefois, les créateurs de C12 avaient, eux aussi, dès l’origine l’ambition de se tourner vers les marchés européens et même internationaux – notamment aux États-Unis, où le marché de l’informatique quantique assez solide, ou au Japon, pays doté d’une forte expertise technologique concernant les nanotubes de carbone mais de peu d’acteurs locaux travaillant sur la commercialisation d’un ordinateur quantique. Nous sommes également tournés vers l’international pour nos recrutements ; puisque nous cherchons des expertises très spécifiques, nous trouvons souvent celles-ci dans des groupes de recherches internationaux.

De quel soutien de Bpifrance avez-vous bénéficié ?

Anaëlle Deschamps : Notre relation avec Bpifrance est solide, puisqu’ils nous accompagnent depuis nos débuts. A l’heure actuelle, nous sommes en lien avec eux pour nos programmes tournés vers l’international, comme nos missions en Allemagne et aux Pays-Bas spécialisées dans l’hydrogène. Grâce à eux, nous sommes aussi régulièrement invités à des événements dans de nombreux pays, et avons pu accéder à des aides de la part de Business France.

Juliette Ginies : Aux États-Unis, nous avons été accompagnés par Bpifrance dans le cadre du programme Netva, organisé conjointement avec des ambassades dans plusieurs villes américaines. Ce programme s’est déroulé en deux temps : d’abord, au cours d’un « bootcamp » à Paris, nous avons rencontré d’autres entreprises de la deep tech pour échanger sur les sujets ayant trait à l’implantation aux États-Unis. Est venue ensuite une phase d’immersion, au cours de laquelle j’ai pu rencontrer plusieurs partenaires – académiques, industriels, financiers… – implantés dans la Silicon Valley, avec lesquels C12 pourra nouer des partenariats, afin de mieux s’ancrer localement.

Bpifrance nous a également accompagné sur des programmes européens, comme Echidna (Electrical Connections of HIgh Density for the Next Age of Quantum Processors), pour lequel nous sommes en partenariat avec trois autres entités : l’Institut Niels Bohr de Copenhague, l’entreprise israélienne Quantum Machines, spécialisée de l’électronique de contrôle, et enfin Delft Circuits, en charge du câblage. Le but de ce projet européen est d’unir toutes les technologies habilitantes nécessaires pour donner vie à un ordinateur quantique qui passe à l’échelle.

Quel vecteur de croissance l’innovation représente-t-elle à l’international ?

Anaëlle Deschamps : INOCEL propose un produit très innovant, et même révolutionnaire, dans les technologies de piles à combustible ; une pile à la fois puissante, moins lourde, moins encombrante, et plus réactive. Du point de vue de la technique, c’est-à-dire de l’efficience ou de la durabilité, nous sommes également très compétitifs sur les marchés auxquels nous nous attaquons. De plus, nous comptons neuf nationalités dans notre entreprise, ce qui nous permet d’être mieux implantés dans de nombreux pays, de pouvoir réagir rapidement en fonction des opportunités qui se présentent à nous et des informations du marché. Nos compétences internes sont multinationales et multidisciplinaires, ce qui est un point fort indéniable pour nous.

Juliette Ginies : Notre technologie est unique au monde, avec des promesses importantes par rapport à d’autres technologies qui ont des limites – notamment les technologies américaines, basées sur des qubits supraconducteurs limités en termes de fidélité. D’autres technologies encore utilisent des qubits de très bonne qualité, mais ont des limites physiques pour passer à l’échelle. Notre technologie repose donc sur un matériau ultra pur, un nanotube de carbone protégeant le qubit et une fabrication semi-conducteur qui passe à l’échelle; c’est aussi cet avantage concurrentiel indéniable qui nous permet de convaincre des clients tout autour du monde de s’intéresser à nos offres et développer nos cas d’usage.

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