Le Fonds monétaire international (FMI) a publié une mise à jour en forte baisse de ses projections du PIB mondial pour 2025 à l’occasion des réunions de printemps des institutions de Bretton Wood. En cause : les effets de la guerre commerciale américaine.
Alors que Donald Trump vient d’annoncer qu’il pourrait changer son fusil d’épaule et finalement réduire les surtaxes douanières, allant actuellement jusqu’à 145 % sur les importations de produits chinois, leurs conséquences macroéconomiques se font déjà sentir. En trois mois, les projections de janvier du FMI ont fondu comme neige au soleil, confirmant les tendances déjà mises en exergue par d’autres institutions comme l’OCDE ou l’OMC.
« L’accentuation rapide des tensions commerciales et le degré d’incertitude exceptionnellement élevé qui entoure les politiques publiques devraient avoir des répercussions significatives sur l’activité économique mondiale », note sobrement le Fonds.
Attendue à 3,3 % en janvier pour cette année et 2026, la croissance du PIB mondial devrait finalement plafonner à 2,8 % en 2025 avant de légèrement se relever, à 3 %, l’an prochain. Cette hausse de la production mondiale ne sera pas tirée par les « pays avancés » dont le rythme de croissance (1,4 % puis 1,5 %) sera deux fois moindre que la moyenne mondiale.
Les États Unis, premiers touchés
A l’origine de « droits de douane à des niveaux jamais observés depuis un siècle », selon le FMI, les États-Unis voient leurs prévisions de croissance perdre 0,9 point, à 1,8 % (1,7 % en 2026), enregistrant un ralentissement bien moindre que celui de la zone euro, en recul de 0,2 %, à 0,8 %, puis 1,2 % en 2026.
Si la hausse des droits de douanes américains constitue « un choc négatif majeur sur la croissance », les analystes du Fonds craignent plus particulièrement « l’imprévisibilité avec laquelle sont mises en œuvre ces mesures ». Les décisions erratiques du président américain compliquent en effet la formulation d’hypothèses et retardent la mise en place de ripostes ou de politiques adéquates.
Pour autant, ces projections du FMI reposent sur des « prévisions de référence » avec les données et les informations disponibles au 4 avril. C’est-à-dire après l’annonce de droits de douane réciproques et avant leur suspension.
Sophie Creusillet