Déjà fragilisé par la récession aux États-Unis, le Mexique, épicentre de l´épidémie de grippe A, subit de plein fouet les effets de cette crise sanitaire.?
Celle-ci devrait freiner la relance des relations franco-mexicaines à court terme (voir reportage, réalisé fin mars, avant le déclenchement de l´épidémie). Ce virus devrait coûter entre 0,3 % et 0,5 % de croissance en 2009, d´après les estimations d´Agustin Carstens, secrétaire d´État chargés des Finances.
La pilule est dure à avaler pour le cabinet du président Felipe Calderón qui prévoyait déjà, avant l´éclatement de l´épidémie fin avril, une contraction du produit intérieur brut (PIB) mexicain de 4 % en 2009. Le secteur du tourisme – qui représente 8 % du PIB – est la première victime. Dès l´apparition des premiers cas de grippe A, de nombreux voyageurs ont écourté, reporté voire annulé leur séjour dans ce pays.
L´inquiétude était telle que Roselyne Bachelot, la ministre française de la Santé, avait proposé à l´Union européenne de suspendre tous les vols vers le Mexique.?Proposition rejetée le 30 avril par les 27. Mais les hôtels de Mexico affichaient des taux de remplissage inférieurs à 10 % début mai. Du 1er au 5 mai, l´économie mexicaine a tourné au ralenti. Afin d´empêcher la propagation du virus, le ministre de la Santé du pays avait demandé que « tous travaux et services non essentiels » soient suspendus pendant ces cinq jours.
Marine Aubonnet