Jeux Européens de Bakou 2015 (Azerbaïdjan), JO de Rio 2016 (Brésil), Mondial de football 2018 (Russie), Coupe d’Afrique des nations de football 2021, Mondial de football 2022 (Qatar), autant d’événements sportifs d’envergure mondiale à venir qui génèrent des marchés porteurs pour les entreprises françaises. À condition qu’elles n’y aillent pas en ordre dispersé.
Des opportunités qui ont été explorées lors des troisièmes Rencontres internationales des grands événements sportifs (RIGES), organisées le 11 décembre dernier par Ubifrance à son siège parisien, et qui ont réuni près de 300 personnes, dont des représentants d’entreprises et des décideurs de pays organisateurs de ces événements (Corée du Sud, Côte d’Ivoire et Kazakhstan).
« De nombreux marchés attendent nos entreprises dans les mois, dans les années à venir », a estimé Matthias Fekl (notre photo), secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l’étranger, qui a ouvert ces Rencontres. Le secrétaire d’État a évoqué la récente visite de François Hollande au Kazakhstan, les 5 et 6 décembre dernier, où l’expertise française en matière de sports d’hiver pourrait être retenue dans le cadre de la future station de ski qui sera construite autour d’Almaty, dans la vallée de Kok Jailau. Matthias Fekl a, par ailleurs, rappelé que pour être présentes sur ces marchés, les entreprises françaises doivent avoir « une démarche structurée avec une offre groupée ».
Les opportunités sont multiples. En 2005, on recensait 1 000 événements sportifs dans le monde, en 2013 leur nombre s’élevait à 2 191, soit plus de six événements mondiaux par jour en moyenne ! Ces chiffres ont été cités par Muriel Pénicaud, directrice générale d’Ubifrance et présidente de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII), qui a ajouté qu’ « il y a beaucoup d’opportunités pour les entreprises françaises si elles arrivent à se coordonner pour présenter une offre complémentaire ».
Japon, Corée du Sud, Russie : des besoins en infrastructures d’accueil
Le Japon, pays d’accueil de deux futurs grands événements sportifs, est le deuxième marché mondial des équipements et articles de sport après les États-Unis. Le pays sera hôte de de la Coupe du monde de rugby en 2019 et des Jeux olympiques et para-olympiques d’été, qui auront lieu à Tokyo, en 2020. « C’est un marché de 10 milliards d’euros, les opportunités sont nombreuses, a indiqué Pascal Furth, directeur d’Ubifrance Japon. Les Japonais veulent ce qu’ils ne trouvent pas chez eux ».
Le Japon dispose d’infrastructures de qualité et est déjà bien équipé en stades et installations sportives. Les entreprises tricolores pourront donc apporter leur savoir-faire en matière de gestion de l’accès aux stades et de la gestion des passagers, elles pourront également apporter leur savoir-faire pour assurer la sécurité des visiteurs.
Du 9 au 25 février 2018, Pyeongchang en Corée du Sud sera la ville hôte des XXIIIème Jeux olympiques d’hiver. Ces Jeux accueilleront 16 sports différents sur 13 sites de compétition. Les entreprises françaises trouveront des opportunités d’affaires dans les domaines des transports et infrastructure ferroviaires, routières et aéroportuaires ainsi que dans le tourisme (accueil des visiteurs, logistique liée à l’événement). Mais attention, sans partenaire coréen, il sera impossible pour une entreprise française de remporter des appels d’offres.
La Russie, dont la conjoncture difficile actuellement ne doit pas faire oublier les perspectives à long terme, va, elle, accueillir le Mondial de football en 2018. « Sur les onze villes qui vont accueillir le Mondial, quatre sont à peu près prêtes », a indiqué Elena Savina, conseillère export du bureau Ubifrance de Moscou. Les villes concernées sont : Moscou, Saint-Pétersbourg, Kazan, Sotchi, Ekaterinbourg, Volgograd, Kaliningrad, Nijni, Novgorod, Samara, Saransk, Rostov-sur-le-Don.
La Russie présente d’importants besoins dans les infrastructures pour l’accueil des milliers de visiteurs (transport, hôtel…). La construction d’un aéroport est prévue tandis que six autres vont être reconstruits. Quatre hôtels 5 étoiles vont être érigés ainsi que dix 4 étoiles, neuf 3 étoiles, vingt-deux 2 étoiles. La reconstruction d’un hôtel 5 étoiles est également prévue avec celle de trois hôtels 4 étoiles et deux 3 étoiles.
« Des appels d’offres ont été lancés et des responsables de chantier ont déjà été choisis », a informé Elena Savina. Toutefois, a-t-elle également prévenu« il faut, prévient-elle, avoir un bon partenaire sur place ».
Asie centrale et Afrique : des besoins en infrastructures sportives
Les opportunités offertes aux entreprises françaises en Asie centrale et en Afrique ne sont pas moins importantes.
Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, sera la ville hôte des premiers Jeux Européens en 2015. « Tout est fait, les infrastructures qui vont accueillir les sportifs sont déjà en place », a détaillé David Douillet, désigné ambassadeur de Bakou 2015. « Il y aura 1 milliard de touristes supplémentaires dans les vingt prochaines années. L’Azerbaïdjan a des besoins en matière d’accueil des touristes sur le long terme », a exposé le double champion olympique et quadruple champion du monde de judo.
Le Kazakhstan, autre grande nation d’Asie centrale, accueillera pour sa part en 2017 à Almaty, capitale et plus grande ville du pays, les 28ème Jeux mondiaux universitaires « Winter Universiade ». Les travaux de construction des installations sportives ont démarré au début 2014. Le pays ne possède pas l’expérience de l’organisation et les connaissances spécifiques pour la réalisation des événements sportifs de niveau mondial. La France est réputée au Kazakhstan pour ses stations de ski et la qualité de ses infrastructures. Ainsi, certains acteurs français à l’instar du pôle de compétitivité Cluster Montagne coopère déjà avec des opérateurs locaux dans le cadre de la modernisation des stations de ski situées autour d’Almaty.
L’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de football qui aura lieu en janvier 2021 a été attribuée à la Côte d’Ivoire. « Un pays à forte croissance : 9,8 % en 2013 et autour de 9 % en 2014 », a signalé Innocent N’Dry, conseiller export du bureau Ubifrance d’Abidjan. Un pays où « tout est à faire » en matière de structuration du marché du sport. La encore, les opportunités sont nombreuses pour les entreprises françaises dans l’ingénierie et la maîtrise d’ouvrages complexes pour la construction et la réhabilitation de stades ainsi que dans les services (gestion et organisation d’événements, cérémonies d’ouverture etc.)
Venice Affre