La croissance économique des pays du Golfe ne chutera pas brutalement en 2009 mais elle sera certainement affectée par la crise mondiale.
Dans ses «Perspectives pour l´économie mondiale 2009», la Banque mondiale (BM) livre ainsi des prévisions pour la région qui prévoient un net ralentissement. Dans la zone du Conseil de coopération du Golfe (CCG), elles prévoient une croissance du PIB autour de 4,5% en 2009, puis de presque 6% en 2010.
Des prévisions peut-être un peu trop optimistes car la crise mondiale ne cesse de s´aggraver, plombant les cours du baril de pétrole dont les économies sont toujours très dépendantes. De fait, la société saoudienne Global Investment House (GIH), se basant sur un prix moyen du baril à 60 $ en 2009, est bien moins optimiste que la BM qui a retenu un baril autour des 80 $. GIH prévoit une croissance de seulement 2,9% cette année pour les pays du CCG.
Selon la société saoudienne, l´Arabie Saoudite sera la plus affectée cette année (+ 1,4%), le Qatar aura l´économie la plus dynamique (+ 9,4%), tandis que la croissance aux Emirats Arabes Unis (EAU) devrait tourner autour des 2%. Les autres pays voisins feront un peu mieux comme le Koweït (+ 2,5%), Oman (+ 3,5%) et Bahreïn (+ 3%). L´avantage immédiat le plus visible du ralentissement économique est la baisse de l´inflation : ainsi, selon la banque américaine Citigroup, l´inflation aux EAU devrait passer de 12,2% en 2008 à 7,1% cette année.
Ce recul de la croissance dans le Golfe n´a pas dissuadé Europlace, organisation représentative de la place financière de Paris, de faire un déplacement à Bahreïn, au Qatar et aux EAU ces derniers jours avec pour objectif d´essayer d´attirer les fonds souverains locaux. Europlace et Dubaï International Financial Center ont conclu un accord de coopération qui vise à développer des actions communes dans six domaines : marchés financiers, gestion d´actifs, finance islamique, systèmes de paiement, recherche et formation, ainsi que régulation et promotion.
Jean-François Tournoud