En marge du premier forum Global Gateway qui s’est tenu à Bruxelles le 26 octobre avec les représentants de ses parties prenantes, la Commission européenne a signé des accords pour injecter 634 millions d’euros dans des projets de santé et renforcer au passage le partenariat de financement avec la Banque européenne d’investissement (BEI) et la Fondation Bill & Melinda Gates.
Concrètement, l’Union européenne (UE) a donner son accord pour injecter une aide supplémentaire de 500 millions d’euros dans le partenariat de financement récemment lancé entre la Commission européenne, la BEI et la Fondation Gates, portant le montant total mobilisé dans ce cadre à 1,6 milliard d’euros. Ces fonds seront complétés par la Fondation Gates. L’UE a par ailleurs débloqué une aide supplémentaire de 134 millions d’euros pour augmenter, dans six pays africains, la fabrication locale et l’accès équitable à des produits de santé de qualité, sûrs, efficaces et abordables.
Les 500 millions d’euros seront mis en place sous la forme de garantie de prêts de la BEI et seront ciblés sur des projets visant au « renforcement des capacités en matière de soins de santé dans le monde entier et contribue à rendre les innovations en matière de santé plus accessibles, à accroître la sécurité des chaînes d’approvisionnement pharmaceutique et à se préparer aux futures pandémies ». La priorité sera donnée à « des initiatives commercialement viables du secteur privé menées par des micro petites et moyennes entreprises ».
Les projets financés en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, ainsi qu’en Asie, seront développés conjointement par la BEI, la Commission européenne et la Fondation Bill & Melinda Gates, précise le communiqué de la Commission européenne, qui cite, comme exemple, « les efforts visant à rendre les innovations en matière de santé, telles que les vaccins et thérapies à ARN messager, plus accessibles » ou le renforcement « des capacités des pays africains en matière de diagnostic et de laboratoires de santé ».
Qu’est-ce que l’initiative « Équipe Europe »
L’Afrique importe 99 % de ses vaccins et plus de 90 % de ses médicaments. Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 50 % de la population d’Afrique subsaharienne n’ont pas accès aux médicaments essentiels.
Dans ce contexte, lancée dans la suite de la crise sanitaire de la Covid-19, l’Union européenne, ses États membres et les institutions européennes de financement du développement ont décidé de se regrouper et de lancer ensemble l’initiative de « l’Équipe Europe » en matière de santé, afin de mieux coordonner leurs aides. Celle-ci concerne plus particulièrement la production de vaccins, de médicaments et de technologies de la santé et l’accès à ceux-ci (MAV+). Dans ce cadre, l’Équipe Europe œuvre, avec les partenaires africains, à renforcer leurs systèmes pharmaceutiques et capacités de fabrication locaux. Elle propose une approche globale à 360 degrés pour lever les obstacles du côté tant de l’offre que de la demande.
Quant à l’enveloppe supplémentaire de 134 millions d’euros, elle est ciblée sur six pays africains : Égypte (3 millions d’euros), Ghana (32 millions d’euros), Nigeria (18 millions d’euros), Rwanda (40 millions d’euros), Sénégal (25 millions d’euros) et Afrique du Sud (16 millions d’euros).
« Les fonds viendront compléter les activités en cours de l’initiative de l’Équipe Europe concernant la production de vaccins, de médicaments et de technologies de la santé et l’accès à ceux-ci en Afrique (MAV +), lancée par la présidente Ursula von der Leyen en mai 2021 en réponse à l’appel lancé par les dirigeants africains en faveur d’une intensification de la fabrication locale de vaccins en Afrique pour l’Afrique, dans le droit fil des partenariats pour la fabrication de vaccins en Afrique lancés par l’Union africaine », précise la Commission européenne.
Ce financement supplémentaire soutiendra concrètement « la création d’écosystèmes durables pour un accès équitable aux vaccins, médicaments et technologies de la santé et leur fabrication locale » dans les six pays concernés.
Rappelons que l‘initiative Global Gateway lancée par l’UE en 2021 vise à répondre aux grand programme chinois d’infrastructure des nouvelles routes de la soie. En agrégeant des projets existants à de nouveaux programmes, il ambitionne de mobiliser 300 milliards d’euros de financement en faveurs des pays en développement pour les aider à faire face au changement climatique, dont 150 milliards pour l’Afrique.
C.G